Archives pour la catégorie Actualités

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PERRINE CARLIER, UNE CAVALIERE RARE

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Perrine Carlier, une jeune cavalière de dressage performant à haut niveau, ne fait rien comme tout le monde. Installée dans un paradis équestre près de Pont l’Evêque, elle construit sa pratique équestre autour de l’écoute et du bien-être du cheval. Une rencontre très positive…

UNE JEUNE FILLE PASSIONNEE

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Mon père a été un passionné de trotteurs, il faisait un peu d’élevage et je le suivais partout. Il m’a communiqué cette passion qui ne m’a pas quittée depuis. J’ai vraiment commencé à monter à 12 ans et j’ai eu la chance de tomber sur une super monitrice qui m’a appris le respect du cheval. Mais je ne pensais pas en faire mon métier. Je voulais devenir vétérinaire, aider et soigner les animaux. Suite à une prépa à Paris, j’ai abandonné cette voie et je me suis engagée dans la pratique équestre. Le travail pour le compte d’un cavalier de CSO m’a bien plu et je suis allée par la suite me perfectionner en dressage. Discipline que je n’ai alors plus quittée !

Ma façon de travailler a séduit quelques propriétaires qui m’ont confié leurs chevaux et j’ai créé mon écurie de compétition en 2006 au Touquet. Depuis, j’ai eu la chance de suivre l’enseignement de grands cavaliers de dressage comme Monica Théodorescu, Dominique Flamant, Jan Bemelmans,  Françoise Kloninger ou Jan Nivelle. Je suis classée 15ème du classement national permanent des cavaliers Pro Elite.

L’AVENTURE NORMANDE

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Je suis arrivée dans la région en 2010 en suivant Vincent Mairesse qui est venu s’installer à Deauville Saint Gatien. C’est vraiment une région de cheval où on retrouve les plus grands professionnels, ce qui est très stimulant et très pratique aussi… A la même période, j’ai rencontré des propriétaires qui sont devenus des amis et qui ont voulu m’aider à m’installer. Notre projet au départ était modeste, je cherchais 1 ha de terrain pour pouvoir y installer une écurie. Mais c’était très difficile à trouver, dès qu’il y avait un peu de terrain, il y avait aussi une maison qui coûtait une fortune. Finalement, à la place d’un seul hectare, on m’a proposé 15 ha de terres agricoles ! Mes super associés ont été séduits et ont décidé de l’acheter. Et nous nous sommes lancés dans la conception et la préparation du projet. J’ai conçu les plans en m’inspirant du modèle allemand où le côté pratique est toujours prédominant. Le manège est grand et lumineux, les écuries se trouvent dans le même bâtiment, ainsi que les selleries, les salles de soins et même le bureau. Ce système permet en hiver d’évoluer sans s’exposer aux intempéries ! A l‘extérieur, on a une grande carrière de dressage, les paddocks d’été et d’hiver et une piste qui permet de faire le tour de la propriété sans la quitter ! Je me rends compte que je suis dans une situation privilégiée qui profite aussi bien à mes chevaux qu’à mes propriétaires.

ABSENCE DE PRESSION COMMERCIALE : UN VRAI LUXE

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Mes associés sont des gens généreux qui ont voulu construire un projet pour pouvoir évoluer ensemble sans pression commerciale. C’est une chance énorme pour une cavalière comme moi et c’est une chance que je cultive. Je travaille avec des propriétaires passionnés qui veulent progresser avec leur cheval ou bien j’ai des chevaux confiés pour la valorisation à long terme, dans le but de performance sportive et non pas de prestation commerciale rapide, notamment pour les jeunes chevaux de 4, 5, 6 ans qui viennent ici en formation.  J’accepte aussi des chevaux en dépôt vente, et dans ce cas, je cherche vraiment à bien assortir le cheval et le futur cavalier.

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IL FAUT ARRETER D’AVOIR PEUR !

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J’essaie de rendre mes chevaux heureux. Le confinement m’a d’ailleurs inspiré une petite « révolution ». Avec mon maréchal, nous avons eu l’idée de les déferrer, et ainsi, j’ai pu envisager de les mettre au paddock par deux, leur permettant de retrouver un peu de vie sociale, tellement importante pour leur bien-être. J’ai demandé l’accord des propriétaires qui étaient tous partants pour cette nouvelle expérience. Pourtant pas évident pour un cheval ferré depuis des années de se retrouver pieds nus et cela prend du temps pour qu’ils retrouvent un nouvel équilibre. Il y a aussi le risque de blessures. On a donc surveillé les nouveaux « couples ». Il y avait ceux qui se sont acceptés après les premières présentations d’usage et les autres qui ne s’aimaient pas du tout : il a fallu gérer rapidement les affinités. On a bien réussi, sans problème majeur, alors que ces chevaux vivaient seuls depuis des années ! Il y a eu quelques blessures superficielles et ce n’était pas bien grave par rapport au bénéfice. Le cheval est fait pour aller dehors, pour marcher, pour vivre à plusieurs. Avec le système sportif, on a un peu dénaturé et surprotégé les chevaux, moi la première. En les mettant dans des boxes ou paddocks isolés, on les empêche d’avoir des relations sociales entre eux qui sont essentielles à leur équilibre et épanouissement. Ce sont mes peurs qui me gouvernaient à ce moment-là et j’ai décidé de revenir à des pratiques plus simples et naturelles pour eux sans oublier l’objectif sportif. Je suis persuadée que le sport de haut niveau peut se pratiquer avec des chevaux déferrés qui vont ensemble au paddock. De plus en plus d’écuries s’y sont mises en France et cela existe depuis un moment à l’étranger. Je suis persuadée que le bien-être du cheval est bénéfique pour le sport.

JE PROGRESSE EN FONCTION DU CHEVAL

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Gracieux Vh Lindenhof, mon cheval de tête, est arrivé ici à 6 ans avec sa propriétaire qui l’a acheté pour elle, pour se faire plaisir. Mais il s’est révélé un peu compliqué, pas facile à monter, ombrageux et il lui arrivait toujours des problèmes. On a fini par se dire que ce n’est pas possible qu’un cheval aussi gentil à pied ait des réactions aussi démesurées sous la selle. Nous avons donc cherché la gêne possible et cette recherche a pris du temps pour connaître les personnes capables de trouver l’origine du problème. On a soigné son estomac, ses pieds et on a gagné sa confiance. Et plus il s’améliorait physiquement, plus il progressait au travail en démontrant de vraies capacités que je ne soupçonnais pas au départ – pour arriver au niveau du GP à 10 ans.

J’estime qu’il faut vraiment savoir écouter les jeunes chevaux et progresser en fonction de leur capacité physique. Il y a des moments dans leur croissance où ils sont mal dans leur corps et nous, si on a un concours ou une échéance à respecter absolument, on va solliciter les muscles et les articulations et les faire travailler dans la douleur. Cela aura, forcément, des répercussions au niveau physique ou psychique dans le temps. Adapter cette biomécanique si subtile à un circuit est un vrai challenge. Je l’ai compris en faisant moi-même des erreurs. Désormais, je pars de la base cheval, non de la base circuit et je m’entoure des gens qui pensent comme moi pour amener dans les meilleures conditions les chevaux vers leur objectif.

PARLE A SON INTELLIGENCE…

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Un grand moment avec Gracieux, je l’ai vécu pendant le stage avec Jan Nivelle. On était au niveau St Georges et on voulait avancer vers le Pro 1. Il m’a dit : « Ton cheval est hyper intelligent, parle à son intelligence. » Du coup, plutôt que de répéter, répéter et mécaniser, je lui suggérais…. Il réussissait deux pas de piaffer, je le félicitais comme s’il avait gagné la coupe du monde ! Il voulait alors refaire les choses parce que cela me faisait tellement plaisir ! Et on a progressé comme ça, en confiance. Je me suis retrouvée avec un cheval complice qui forme une équipe avec moi ! Je ne dois pas le porter, on est en interaction ensemble : si je cafouille, il rattrape et si c’est lui qui se trompe, je suis là pour l’aider. Ce sont des sensations incroyables, les sensations d’un vrai couple ! Il m’a aussi révélé – à travers la technique de la communication animale – mon manque d’assurance en concours. Le cheval l’a ressenti et m’a forcée à prendre confiance et à moins craindre le jugement extérieur. « Les chevaux sont des révélateurs de l’âme » a dit quelqu’un un jour…

LE DRESSAGE, POUR UNE EVOLUTION DANS LE SENS DU CHEVAL

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Le dressage manque un peu de popularité en France. Il est souvent associé à quelque chose de laborieux autant pour le cheval que pour le cavalier. Alors que l’objectif de cette discipline est tout le contraire.

Je sais bien que le dressage n’a pas toujours une bonne image. Il faut bien admettre des abus mais je veux croire à l’évolution positive de cette belle discipline. Il y a des signes positifs : la réglementation de serrage de la muserolle, la bride non obligatoire pour les épreuves préparatoires pour les GP (toujours obligatoire dans les GP, hélas). L’exemple des Anglais, Charlotte Dujardin, Carl Hester  qui nous proposent une belle équitation, nous ont fait beaucoup de bien! On peut vraiment travailler cette discipline dans le respect du cheval, j’essaie de le démontrer en apportant ma petite graine à cette évolution positive. Le cheval, qui est stressé sous la selle au cours du travail à la maison, sera d’autant plus stressé en concours. En revanche, celui qui fait confiance à son cavalier, va stresser au début, mais le lien de confiance qu’il a avec son cavalier va l’aider à gérer son stress.  Mais gagner la confiance de son cheval n’est pas si simple ! Il faudrait commencer dès le niveau amateur, en partant du cheval et non pas de l’exercice que l’on veut obtenir ! Si l’exercice est difficile à réaliser alors qu’on a l’impression de le demander correctement, il faut essayer de comprendre pourquoi l’animal ne peut pas y répondre. Si on l’y oblige par la force, on va travailler dans la douleur et détruire la confiance. C’est très triste car les chevaux sont tellement généreux, toujours prêts à donner et à pardonner nos erreurs. On use et on abuse de leur générosité.

Il faut aussi admettre que tous les chevaux ne peuvent pas toujours répondre à nos attentes. En dressage, on regarde les allures magnifiques des chevaux, mais parfois ils ne sont pas capables d’apprendre les exercices d’une certaine complexité. Si quelqu’un m’avait dit au début que Gracieux deviendrait mon cheval de tête, je ne l’aurais pas cru, alors que le cheval, en qui je croyais très fort, est devenu aujourd’hui un super cheval d’instruction qui fait plaisir à tous les cavaliers à qui je le confie. Beaucoup de chevaux se déclenchent à 7 ans. Une chose est sûre, quand on veut forcer les choses, souvent ça casse !

SOYONS FOUS, SOYONS HEUREUX….

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Mon objectif d’avenir est de faire du haut niveau, d’enseigner et de montrer que l’on peut faire du beau dressage ! Ce que je préfère, ce sont des leçons qui se terminent avec un cavalier et un cheval satisfaits tous les deux… Le couple fonctionne bien quand les deux vont bien, donc il est important que le cavalier fasse également attention à sa santé et à son corps. Tout dysfonctionnement humain se répercute souvent immédiatement sur la monture.

Depuis quelques années déjà, je travaille avec des professionnels de la communication animale. C’est vraiment génial pour quelqu’un qui cherche à comprendre l’animal et à calmer ses angoisses. Par exemple, pour le confinement, on a expliqué aux chevaux que les propriétaires ne pouvaient pas venir mais ne les abandonnaient pas. C’était important, car leurs relations sont souvent très fortes et une séparation forcée crée des tensions pour tous les deux. Une autre fois, j’ai eu un problème avec mon entier qui s’arrêtait et restait bloqué pendant la séance sans raison apparente. J’ai appelé la communicatrice qui m’a dit qu’il s’était fait mal au paddock la veille. J’ai évité ainsi une séance stressante et douloureuse et un conflit qui aurait pu détruire une relation de confiance. On pourra dire que je suis un peu « illuminée » mais ça ne me dérange pas. Je préfère être illuminée avec les chevaux heureux que raisonnable avec les chevaux malheureux.

 

MARC BOBLET: le bilan très positif

Marc Boblet et Noble Dream, gagne le Prix Special à Deauville

Avec le forfait d’Isabell Werth, vous avez finalement pu participer au Grand Prix Spécial. Comment avez-vous vécu la soirée d’hier ?

D’être 31e, forcément, j’étais déçu. Je n’étais pas très bien. Il faut être honnête, nous sommes tous des compétiteurs, ce qui veut dire que nous vivons des victoires, mais aussi des échecs. Et les échecs sont toujours assez compliqués à vivre. En plus, je n’ai pas vraiment eu le temps d’en tirer quelque chose de positif parce que j’ai tout de suite eu la nouvelle de ma qualification pour le lendemain. Je me suis retrouvé un petit peu dans le brouillard. Ce n’était pas si simple à gérer psychiquement.

Comment analysez-vous votre reprise ce matin ?

Je ne suis pas arrivé avec le couteau entre les dents en me disant que j’allais tout claquer. On sait aussi qu’en commençant dans le premier groupe, alors qu’il y en a encore cinq ou six derrière avec de supers cracks, on n’a aucune chance de gravir autant de places. Le but était donc de présenter à nouveau quelque chose de très fluide, et de mettre les points forts de la jument en valeur, ce que nous avons fait. Le piaffer était meilleur. Le passage, c’est sa force, donc pas de problème. Au galop, la jument manquait un petit peu d’amplitude et restait un peu trop avec moi donc il reste des choses à améliorer. Mais je suis aussi très content des pirouettes qui sont complètement calées. Tout cela évolue bien.

Quel bilan tirez-vous de ce championnat ?

Très positif. La jument montre que tout compte fait, on peut compter sur elle et que les choses évoluent. Et c’est vrai qu’au moment où nous avons commencé la saison à l’extérieur, après la Coupe du monde qui se passait très bien, nous avons eu quelque doutes car la jument était très chaude et peu contrôlable. Mais elle est très bien revenue. Là, nous avons déroulé deux reprises qui se passent beaucoup mieux. Cela prouve qu’il y a une vraie évolution psychique. C’est vraiment la chose la plus importante pour moi. C’est ce qui va me permettre de monter par la suite. Maintenant, nous croisons les doigts pour Arnaud. Il a fait une super reprise hier. C’était fabuleux. Nous souhaitons tout simplement qu’il fasse la même chose aujourd’hui.

Quelle est la suite de votre programme ?

Noble Dream va prendre un bon gros mois de vacances. Ensuite j’ai quelques idées pour faire évoluer les choses et nous allons sortir cet hiver. Nous n’allons peut-être pas entièrement faire la saison Coupe du monde. Il faut voir comment cela se passe. J’ai aussi d’autres chevaux, mais il faut qu’elle et moi continuons à courir cet hiver. Nous avons besoin de nous retrouver sur le terrain sinon on perd trop de sentiment.

D’après le site http://www.normandie2014.com/

Arnaud Serre: Je ne suis pas deçu

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Vingtième mardi soir du Grand Prix des Jeux Equestres Mondiaux FEI Alltech 2014 de Normandie en Dressage, le cavalier français Arnaud Serre, a déroulé ce matin le Grand Prix Spécial avec Robinson de lafont de Massa. Le Tricolore a livré ses impressions après avoir obtenu une note de 70,084%.

Votre reprise a très bien commencé avec des notes au-dessus de 73%, puis tout a basculé à partir des changements de pieds. Que s’est-il passé ?

Le cheval est jeune et c’est une grosse pression pour nous deux. Il est un peu fatigué. Je suis passé sur le Grand Prix hier et aujourd’hui nous n’avons pas vraiment eu le temps de travailler le Grand Prix Spécial. Il a fait de très bons appuyers au galop et c’est ensuite sur la ligne de changements de pieds aux deux temps que cela a commencé. Il a fait une petite faute d’antérieur que je n’explique pas et puis tout de suite derrière, dans les temps, il se dérègle un peu. Sur le galop allongé, j’ai pris des risques et quand j’ai repris un peu fort il s’est désuni. Ce ne sont que de petites fautes de jeunesse ce qui n’est pas très grave. Cela ne m’inquiète pas, c’est plus une question de réglages.

Encore une fois, vous avez été largement acclamé avant votre entrée en piste. Est-ce une pression supplémentaire ?

Non, ça ne met pas du tout la pression et au contraire c’est une fierté d’avoir ce public qui nous soutient comme ça. C’est plutôt encourageant. C’est super, ce sont des moments dont on va vraiment se souvenir.

Hier, après votre Grand Prix, vous disiez que votre contrat serait rempli si vous parveniez à conserver les mêmes points dans le Grand Prix Spécial (plus de 72%). Le contrat est-il malgré tout rempli ?

Je ne suis pas du tout déçu. J’aurais aimé faire une reprise sans faute c’est certain mais le cheval a fait des fautes ce qui peut arriver à tout le monde. C’est déjà pour moi une grande satisfaction à l’âge qu’il a de faire cette performance. Pour moi, le contrat est donc rempli. Malgré toutes ces fautes, on a quand même obtenu plus de 70%. J’aurais vraiment été déçu s’il y avait eu des problèmes sur le passage ou le piaffer ou s’il y avait eu des fautes au trot, mais voilà, le cheval est encore en construction et il montre quand même de vraies qualités.

Quel est votre programme pour la suite ?

On va laisser Robinson un peu tranquille puis on va ensuite le préparer cet hiver pour la saison extérieure. Nous n’allons pas faire du tout de concours en indoor car nous voulons vraiment le préparer pour essayer d’augmenter sa moyenne pour l’année prochaine. Il faut que l’on règle encore un petit peu le trot et il faut qu’il prenne un petit peu plus de puissance et de volume, notre objectif étant les championnats d’Europe 2015 à Aix-la-Chapelle.

D’après le site:  http://www.normandie2014.com/

Arnaud Serre: Zut, tout le monde a vu ma faute…

Arnaud Serre

Le cheval semblait en possession de tous ses moyens aujourd’hui malgré son petit épisode de colique il y a une dizaine de jours… Comment analysez-vous votre reprise ?

Nous avons bien préparé le cheval. Nous avons fait en sorte qu’il soit en forme aujourd’hui. Concernant son souci de colique, il est tout de suite rentré en clinique et cela s’est réglé rapidement. Donc il n’a pas perdu d’état. Au stage de préparation, il était très frais, mais c’était ce que nous voulions : un cheval frais et disponible. Et la reprise, je ne peux qu’être content ! Robinson n’a que neuf ans.

Le cheval a fait deux fautes sur la dernière diagonale de trot allongé, que s’est-il passé ?

Ce n’est pas son point fort, on le sait. Sur les premiers allongements, j’ai été timide, car je voulais assurer pour l’équipe. Je sais que c’est son pêché mignon, surtout quand il y a beaucoup de pression comme ici. L’atmosphère est super sympa. On se sent vraiment porté, mais du coup, le cheval était un peu tendu. Dans tout mon travail, il était disponible, mais je ne voulais pas prendre de risque. Au dernier moment, j’ai voulu remettre un coup d’accélérateur et il m’a dit non ! (rires) Donc j’ai arrêté de lui demander parce que je ne voulais pas qu’il parte au galop.

Justement, on sentait une vraie ferveur du public, prêt à exulter sur la dernière ligne. Comment ressent-on cette ambiance en piste ?

Ce qui est vraiment impressionnant, c’est quand on entend le public faire « oh » lorsque l’on fait une petite faute. On se dit « zut, tout le monde m’a vu » ! (rires) Donc il faut rester concentré. Ensuite, c’est une super expérience.

Vous êtes qualifié pour le Grand Prix Spécial de demain. Comment allez-vous l’aborder ?

Je veux bien faire pour me faire plaisir. Ne pas faire n’importe quoi, car nous ne sommes pas là pour ça. Nous allons rester concentrés sur l’objectif. Ma femme Anne-Sophie est là pour m’aider à gérer la pression. Donc nous allons rester concentrés et ce soir, nous n’allons pas faire la fête. Demain, nous allons essayer de faire le mieux possible. Objectivement, nous n’avons pas de chance de rentrer dans la Libre, car le Spécial enchaîne trot allongé-passage, et le trot allongé n’est pas son point fort. Mais il fait un magnifique passage, donc il peut faire un parcours sans faute et bien faire. Si je conserve les points obtenus aujourd’hui, l’objectif sera vraiment rempli.

Concours 25 juillet

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CSO

NOTRE DAME D ESTREES (14) 25/07 – 27/07/14, organisé par JUMP NORMAND

SO Pro : Pro 2 Vitesse (1,35 m), Pro 2 Grand Prix (1,30 m)A, Pro 3 Vitesse (1,20 m), Pro 3 Vitesse (1,25 m), Pro 2 Grand Prix (1,30 m)A, Pro 2 Grand Prix (1,30 m)A, Pro 1 Grand Prix (1,40 m)

SO Amateur : Amateur 1 Grand Prix (1,20 m), Amateur 2 Vitesse (1,10 m), Amateur Elite Grand Prix (1,25 m), Amateur 1 Grand Prix (1,20 m), Amateur 3 Spéciale au chrono (1 m), Amateur 1 Grand Prix (1,15 m), Amateur 2 Vitesse (1,05 m), Amateur 2 Spéciale au chrono (1,10 m), Amateur 1 Grand Prix (1,15 m), Amateur 2 Grand Prix (1,05 m), Amateur 2 Vitesse (1,10 m), Amateur 1 Grand Prix (1,15 m), Amateur 3 Vitesse (1 m)

SO Préparatoire : Préparatoire (1,15 m)PAC, Préparatoire (1,20 m)PAC

FORGES LES EAUX (76), 26/07 – 27/07/14, organisé par C H D EAWY

SO Pro : Pro 2 Grand Prix (1,30 m)A

SO Amateur : Amateur 3 Grand Prix (1 m), Amateur 1 Grand Prix (1,15 m), Amateur 2 Grand Prix (1,05 m), Amateur 2 Spéciale au chrono (1,10 m), Amateur 2 Spéciale ss chrono (1,05 m)C, Amateur 2 Spéciale au chrono (1,05 m), Amateur 1 Grand Prix (1,20 m), Amateur 2 Grand Prix (1,10 m)

SO Préparatoire : Préparatoire (0,95 m)PAC, Préparatoire (0,90 m)PAC, Préparatoire (1,00 m)PAC

SAINT VAAST LA HOUGUE (50) 26/07 – 29/07/14, organisé par S H DE ST VAAST LA HOUGUE

SO Pro : Pro 2 Grand Prix (1,30 m)A, Pro 3 Spéciale au chrono (1,25 m), Pro 2 Grand Prix (1,35 m)A, Pro 3 Grand Prix (1,20 m)

SO Amateur : Amateur 2 Grand Prix (1,05 m), Amateur 1 Grand Prix (1,20 m), Amateur 1 Spéciale au chrono (1,15 m), Amateur 2 Grand Prix (1,10 m)

NICORPS (50) 27/07 – 27/07/14, organisé par S H R DE CERISY LA SALLE

SO Elevage : Cycle Libre 1 – 0,95m, Cycle Libre 2 – 1,05m, Cycle Libre 3 – 1,15m

SO Préparatoire : Préparatoire (0,95 m)PAC

SO Amateur : Amateur 2 Grand Prix (1,05 m), Amateur 1 Grand Prix (1,15 m)

CSO ELEVAGE   

BRIOUZE (61) 26/07 – 27/07/14, organisé par CENTRE EQUESTRE LA RAMEE

SO Elevage : Cycle Libre 3 – 1,15m, Cycle Libre 3 – 1,15m, C. Cl. Label Jeunes Poneys 6 ans C, C. Cl. Label Jeunes Poneys 6 ans C, C. Cl. Label Jeunes Poneys 6 ans D, C. Cl. Label Jeunes Poneys 6 ans D, Cycle Libre 1 – 0,95m, Cycle Libre 1 – 0,95m, Cycle Libre 2 – 1,05m, Cycle Libre 2 – 1,05m, C. Cl. Label Jeunes Poneys 4 ans B, C. Cl. Label Jeunes Poneys 4 ans D, C. Cl. Label Jeunes Poneys 4 ans D, C. Cl. Label Jeunes Poneys 5 ans B, C. Cl. Label Jeunes Poneys 5 ans B, C. Cl. Label Jeunes Poneys 5 ans C, C. Cl. Label Jeunes Poneys 5 ans C, C. Cl. Label Jeunes Poneys 5 ans D, C. Cl. Label Jeunes Poneys 5 ans D, C. Cl. Label Jeunes Poneys 6 ans B, C. Cl. Label Jeunes Poneys 6 ans B, C. Cl. Label Jeunes Poneys 4 ans B, C. Cl. Label Jeunes Poneys 4 ans C, C. Cl. Label Jeunes Poneys 4 ans C

ST WANDRILLE RANCON (76) 26/07 – 27/07/14, organisé par LES ECURIES DE SAINT WANDRILLE

SO Elevage : C. Cl. Label Jeunes Poneys 4 ans B, C. Cl. Label Jeunes Poneys 4 ans C, C. Cl. Label Jeunes Poneys 4 ans D, C. Cl. Label Jeunes Poneys 5 ans B, C. Cl. Label Jeunes Poneys 5 ans C, C. Cl. Label Jeunes Poneys 5 ans D, C. Cl. Label Jeunes Poneys 6 ans B, C. Cl. Label Jeunes Poneys 6 ans C, C. Cl. Label Jeunes Poneys 6 ans D, C. Cl. Label Jeunes Poneys 4 ans B, C. Cl. Label Jeunes Poneys 4 ans C, C. Cl. Label Jeunes Poneys 4 ans D, C. Cl. Label Jeunes Poneys 5 ans B, C. Cl. Label Jeunes Poneys 5 ans C, C. Cl. Label Jeunes Poneys 5 ans D, C. Cl. Label Jeunes Poneys 6 ans B, C. Cl. Label Jeunes Poneys 6 ans C, C. Cl. Label Jeunes Poneys 6 ans D

DEAUVILLE SAINT GATIEN (14) 28/07 – 30/07/14, organisé par ASSO DEAUVILLE ST GATIEN HORSE COMPANY

SO Elevage : CC Label 5 ans Qualification Autres, CC Label 5 ans Qualification Autres, CC Label 6 ans Qualif Autres au chrono, CC Formation 1, CC Formation 1, CC Label 4 ans Qualification SF+AA, CC Label 4 ans Qualification SF+AA, CC Label 5 ans Qualification SF+AA, CC Label 5 ans Qualification SF+AA, CC Formation 2, CC Formation 2, CC Label 6 ans Qualification SF+AA, CC Label 6 ans Qualif SF+AA au chrono, CC Formation 3, CC Label 4 ans Qualification Autres, CC Label 4 ans Qualification Autres, CC Label 6 ans Qualification Autres, CC Formation 3

SAINT VAAST LA HOUGUE (50) 28/07 – 29/07/14, organisé par S H DE ST VAAST LA HOUGUE

SO Elevage : CC Label 5 ans Qualification Autres, CC Label 5 ans Qualification Autres, CC Label 6 ans Qualif Autres au chrono, CC Label 5 ans Qualification SF+AA, CC Label 5 ans Qualification SF+AA, CC Formation 2, CC Formation 2, CC Label 6 ans Qualification SF+AA, CC Label 6 ans Qualif SF+AA au chrono, CC Formation 3, CC Formation 3, CC Label 6 ans Qualification Autres

ATTELAGE          

LE TILLEUL (76) 26/07 – 27/07/14, organisé par   ASSOC DPTALE ATTELAGE 76

AT Amateur : Amateur 1 GP Poney Solo CDP, Amateur 1 GP Poney Paire CDP, Amateur 1 GP Poney Team CDP, Amateur 1 GP Solo CDP, Amateur 1 GP Paire CDP, Amateur 1 GP Team CDP, Amateur 1 GP Trait Solo CDP, Amateur 1 GP Trait Paire CDP, Amateur 1 GP Trait Team CDP

AT Elevage : Jeunes Chx 1ère année, Jeunes Chx 2ème année, Jeunes Chx 3ème année

AT Club : Club A1, Club Poney 1, Club Elite solo GP (3 tests), Club Elite Paire GP (3 tests), Club Elite Team GP (3 tests)

SULLY (14) 27/07 – 27/07/14, organisé par ASSOC DEPT ATTELAGE CALVADOS (1451000)

AT Amateur : Amateur 2 Poney SoloP, Amateur 2 Poney PaireP, Amateur 2 Poney TeamP, Amateur 2 PaireP, Amateur 2 TeamP, Amateur 2 Trait SoloP, Amateur 2 Trait PaireP, Amateur 2 Trait TeamP, Amateur 2 SoloP

NORMANDY HORSE DAY

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Réservez dès maintenant votre billet pour le spectacle équestre du Normandy Horse Day (5 septembre 2014) avec la représentation exceptionnelle du Cadre noir de Saumur!

 

Les places seront en vente en ligne sur le site www.normandyhorse-day.com à partir du 1er août et  jusqu’au 29 août 2014.

  • Tarif, 10€ pour les adultes et 5 pour les enfants de moins de 12 ans.
  • Vous pouvez également réserver en téléphonant au 02 33 77 88 66 ou en passant à l’accueil du Pôle Hippique de Saint-Lô aux horaires suivants (8h30-12h /14h 17h30). Attention, places limitées

Assistez à  la représentation du Cadre Noir à un tarif exceptionnel !

Véritable événement, le spectacle du  CADRE NOIR DE SAUMUR est  l’expression d’un sport, d’une culture, d’un art. Derrière elles, c’est toute une filière qui se présente, avec son histoire, sa conception bien française de l’équitation, son élevage, son patrimoine.

Cette équitation exercée et enseignée  dans la prestigieuse école du  CADRE NOIR DE SAUMUR a été inscrite en 2011 par l ‘UNESCO sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Aujourd’hui, LE CADRE NOIR DE SAUMUR est composé de 43 écuyers qui ont pour missions principales le dressage des chevaux, la recherche et l’approfondissement des connaissances équestres, les représentations publiques, la participation aux compétitions nationales et internationales, l’enseignement et la formation de cavaliers.   Ils participent aussi au  développement de haut niveau dans les trois disciplines olympiques : le dressage, le saut d’obstacles et le concours complet.

Le spectacle de gala a pour ambition de présenter les difficultés de l’équitation académique à la française ainsi que les spectaculaires courbettes, croupades et cabrioles.

Venez nombreux au Normandy Horse Day le 5 septembre au Pôle Hippique de Saint-Lô ! 

Découvrez le fleuron de l’élevage français, les meilleurs chevaux à la vente, les champions d’hier et de demain et assistez au spectacle du Cadre Noir.

Pendant les Jeux Equestres Mondiaux FEI Alltech 2014 en Normandie, le Pôle Hippique de Saint-Lô ouvrira ses portes au public pour une journée inoubliable le 5 septembre 2014. Dédiées aux professionnels de la filière équine et au grand public,  de nombreuses activités et animations auront lieu sur l’ensemble du site : Haras historique et nouvelles infrastructures de compétition. Photo: Uranie D’Ouilly et sa pouliche Eurodoll Calonne (Dollar de la Pierre), deuxième au concours local des foals à Deauville

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  • Championnat de France des femelles Selle Francais de 2 et 3 ans
  • Ventes amiables de chevaux de sport de 4 à 7 ans
  • Foire aux Foals (vente de poulains de l’année présentés avec leur mère dans la cour du Haras)
  • Village du terroir et de la gastronomie avec dégustation et ventes de produits
  • Présentation des races élevées en France et en Normandie (chevaux de selle, chevaux de trait, poneys, ânes ..)
  • Défilé d’attelage et promenades en calèche
  • Baptême à poneys pour les enfants
  • Présentation des grands champions de saut d’obstacles, de complet, de courses
  • Ventes aux enchères NASH de chevaux de trois ans
  • Spectacle du Cadre Noir et quadrille des attelages à 4 des haras nationaux
  •  Le Normandy Horse Day profite de la journée sans épreuves de CSO au Stade d’Ornano à Caen pour attirer à Saint-Lô des visiteurs et une clientèle potentielle internationale présente lors des Jeux Equestres Mondiaux FEI Alltech 2014 en Normandie.

 

La lettre des vétérinaires en colère

vetgate endurance

« C’est avec beaucoup de fatigue, d’interrogations et d’amertume que nous avons terminé notre travail de vétérinaires lors du dernier week end d’endurance à Compiègne les 23 et 25 Mai 2014.

Tout semblait pourtant se présenter dans de bonnes conditions, un site et des installations superbes, une organisation ayant fait ses preuves, un très beau groupe de chevaux de haut niveau, un jury et une équipe de vétérinaires aguerris à ces épreuves…… Beaucoup de propos qui nous semblent hâtifs, désordonnés et mal informés ont déjà été exprimés par les uns et les autres sur ces journées de compétition. En tant que vétérinaires officiels, nous devons expliquer nos sentiments sur ces évènements si nous voulons continuer à participer sereinement à l’endurance équestre du 21ème siècle. Ainsi, nous avons vu une vague déferlante de chevaux lancés à toute allure sur les parcours difficiles mais roulants des deux CEIs. L’inscription tardive de nombreux concurrents avait entrainé un sous effectif de juges, de vétérinaires et surtout de commissaires aguerris que cela soit dans les aires de grooming ou tout le long du parcours. Les équipes juges et vétérinaires ont bien organisé cet afflux pour permettre des jugements justes, mais ceux –ci ont constamment travaillé sous la pression de certains concurrents dont la tricherie et la contestation des jugements est un mode de fonctionnement. Ensuite l’équipe traitante a eu à gérer de trop nombreux chevaux, éliminés pour raison métabolique avec des fréquences cardiaques élevées et des états de déshydratation surprenants compte tenu des conditions climatiques clémentes du week end. Notre analyse des causes est la suivante : l’endurance pratiquée dans certains pays du groupe 7 n’a plus rien à voir avec l’esprit originel du sport. On ne fait plus « la course du cheval » en restant à l’écoute et en tachant de réaliser la performance maximale que peut donner sa monture, mais une « endurance tout à fond » dont seuls les meilleurs ce jour là supportent cet effort violent. Ce comportement fait que le règlement et le concept de vetgate ne semble plus adapté pour assurer la sécurité des chevaux. La vigilance des vétérinaires du jury a cependant permis d’arrêter à temps ces chevaux fatigués ayant couru à vive allure. Le travail laborieux et attentif des vétérinaires traitants a permis de traiter correctement un nombre important de chevaux au sein de son hôpital. La majeure partie des chevaux traités ont vite récupéré grâce aussi aux soins attentifs de leur cavalier et de leur équipe d’assistance. Quelques-uns, poussés trop loin sans doute, ont requis des traitements plus longs et intensifs, et parmi eux une jument présentant un syndrome neurologique à son arrivée au vetgate, n’a pu être sauvée malgré des soins précoces très rapprochés. Malgré la tristesse et la tension qui entoure toujours la mort d’un cheval, ce n’est pas en réaction à cet évènement tragique que nous prenons la plume aujourd’hui. Notre amour et notre respect du cheval, notre goût du sport d’endurance ainsi que notre profonde conviction d’être un des garants majeurs du bien-être du cheval, nous pousse à exprimer notre préoccupation devant certains débordements que nous n’avions pas eu à déplorer de façon significative jusque là dans l’endurance européenne. Si certains se souviennent que l’endurance avait connu dans ses premières années des accidents et quelques mortalités, sans doute évitables, les très nombreux contrôles vétérinaires effectués aux vetgates et affinés au fil d’études menées par notre profession, ainsi que le suivi attentionné de cavaliers et d’équipes bien informés, ont permis de concourir dans de bonnes conditions de sécurité tout au moins dans le paysage européen de l’endurance équestre. La responsabilité de la santé et du bien-être des chevaux d’endurance en course ne repose pas que sur le vétérinaire, le juge et le règlement bien que celui-ci soit perfectible dans son contenu et surtout dans son application. Ainsi, il est impossible pour nous de savoir si le cheval a reçu une ration adaptée, s’il a reçu l’entrainement régulier et nécessaire compatible avec le niveau de l’épreuve, s’il s’est abreuvé correctement au vetgate ou au point d’assistance ou s’il a montré des signes de fatigue, de la diarrhée ou d’autres anomalies plus subtiles. C’est toujours le cavalier et son équipe qui doivent connaitre le cheval et être totalement à l’écoute. Dans le cas inverse, on risque de demander trop et d’aller jusqu’au point de rupture. Ainsi, les participants doivent prendre la mesure de leur responsabilité en cas de débordements et en assumer les conséquences. Le contexte de professionnalisation du métier de cavalier et l’apparition récente de « jockeys » venant monter un cheval dont ils ne maitrisent ni l’entrainement ni la conduite de l’alimentation sans parler des « recettes » plus ou moins avouables de certaine écuries, n’est pas favorable à l’écoute mutuelle indispensable en endurance. Cette pratique de monter un cheval au pied levé, si elle est courante dans les courses de galop est nuisible en endurance. Rien ne remplace l’écoute du cheval même quand on ne le connait pas. La fatigue se sent et force le cavalier à réagir. L ‘équipe d’assistance en guette les signes et doit les reconnaitre quelque soient les chevaux, même si cette détection peut être délicate. Dans ce contexte, les praticiens et les scientifiques que nous sommes se trouvent également confrontés à une situation qui complique énormément l’évaluation métabolique et locomotrice des chevaux en course : le développement des techniques de dopage permet malheureusement de perturber de façon marquée les indices classiques de fatigue qui nous alertent, tant et si bien que ces pratiques antisportives vont permettre à des chevaux fatigués de se présenter au vetgate avec des examens apparemment bons même pour le vétérinaire le plus aguerri qui doit juger dans un temps minimal sur un petit nombre de critères cliniques. Les contrôles vétérinaires tels qu’ils ont été conçus à l’origine supposaient une parfaite coopération entre un cavalier / entraineur qui connaissait parfaitement son cheval et un vétérinaire qui apportait un oeil extérieur et scientifique sur l’état de fatigue du cheval. Or nous avons maintenant à faire à certains cavaliers qui ne connaissent pas leurs montures, ne les respectent souvent pas et dont la tricherie, la dissimulation et le mensonge sont un mode de fonctionnement. Dans ces conditions l’endurance dite « moderne » n’assure plus la sécurité des chevaux et nous, vétérinaires de terrain, déplorons cet état de fait et la totale inefficacité ou le manque de volonté réelle de la FEI de régler ce problème. Ces chevaux sont mis en grave danger par ces pratiques qui constituent une triche inacceptable pour nous jury, comme pour tout participant à ces courses qui les déplore et que cette situation rend cynique sur le sport. Elles vont totalement à l’encontre de l’esprit sportif et doivent être combattues avec pugnacité. Malheureusement, la complexité de la détection de certaines substances et son coût rendent cette prévention difficile. Il ne faut pas pour autant être défaitistes ni surtout laisser le champ libre à ceux qui sont responsables de mettre en danger ces chevaux généreux et exceptionnels, juste pour leur orgueil personnel.

La surveillance à l’entrainement et surtout pendant la course est également très complexe compte tenu de la grande difficulté de trouver suffisamment de juges, formés selon le cursus de la FEI, compétents et faisant preuve d’autorité, incorruptibles et de surcroit bénévoles. Des témoins extérieurs au monde de l’endurance ( LFPC, AVEF, ….) sont alors souhaitables car ils viennent donner du recul et de l’objectivité à des situations d’abus qui pourront être ainsi mieux contrôlées ou prévenues

En conclusion, conscients du rôle moteur que les vétérinaires ont pour préserver le bien-être du cheval d’endurance équestre, nous en appelons aussi aux autres acteurs du monde du cheval pour nous aider dans cette tâche : aux cavaliers pour leur vigilance à mener leur cheval dans le respect de l’éthique, aux acteurs de la protection animale pour être les témoins attentifs des compétitions, et aux instances nationales et internationales pour garantir l’application de mesures fortes de prévention des abus, en particulier concernant le dopage. Nous avons conscience qu’aucun de nous ne peut parvenir seul à sauvegarder le sport d’une défaillance éthique que nous avons pu récemment ressentir, et ce n’est qu’en resserrant nos pratiques, que nous pourrons continuer à pratiquer dans le respect du cheval. Pour nous acteurs européens de ce sport, il faut bien sûr ne pas faire de compromis au sein de notre zone, mais il faut aussi avoir le courage de s’engager clairement dans des zones où la pratique de l’endurance subit des dérives condamnables. »Dr. Vet. Christophe Pelissier, Dr. Vet. Pierre Romantzoff, Dr. Vet. Antoine Seguin, Dr. Jean-Louis Leclerc , Dr. Vet. Agnès Benamou-Smith

Pascal Leroy exploit à Badminton

Pascal LEROY (GBR) & MINOS DE PETRA

CCI 4* de Badminton : le récit de l’exploit de Pascal Leroy

Les deux cavaliers français engagés dans cette 65ème édition du CCI 4* de Badminton restent discret lors de l’épreuve de Dressage. Pascal Leroy, le mieux classé, est 30ème avec une reprise à 68,44 % (47,3 points).

L’épreuve de cross, qui a fait la renommée mondiale de Badminton, et qui s’est déroulée cette année dans des conditions météorologiques particulièrement difficiles, vient complètement bousculer le classement. Le tracé délicat du nouveau chef de piste italien Giuseppe Della Chiesa sur une piste dégradée est fatal aux leaders du classement provisoire et à de nombreuses têtes d’affiche parmi lesquels Marc Todd (N-Z), William Fox-Pitt (G-B) et Andrew Nicholson (N-Z). Au total, ce sont 43 couples qui ne voient pas l’arrivée, dont Denis Mesples et Oregon de la vigne-JO/JEM , propriété de son cavalier. Un saut bien trop généreux du hongre de 12 ans sur la difficulté n°13, l’Outlander Bank, déstabilise Denis Mesples qui chute sans gravité. Ce petit incident n’a pas entaché la confiance du couple, en forme pour la suite de la saison. Parmi les 24 cavaliers sans pénalité sur les obstacles, aucun ne réussit le maxi. Le premier, Paul Tapner (AUS) accuse 29 secondes de retard sur le temps imparti. A seulement 9 secondes de plus, en 15’02 minutes, Pascal Leroy et Minos de Petra-JO/JEM terminent brillamment ce cross qui leur permet d’accrocher la 3ème place du podium provisoire. Samedi soir, tous les espoirs de voir Pascal Leroy être le second français à remporter Badminton, après la victoire de Nicolas Touzaint et Hildago de l’Ile en 2008, sont permis.

Tout comme le cross, l’hippique est riche en rebondissements et le suspense tiendra jusqu’au dernier cavalier. Sur les 83 couples au départ, ils ne sont plus que 32 toujours en course. Parmi eux, Pascal Leroy et Minos de Petra-JO/JEM, en troisième position du provisoire. Personne ne parvient à boucler le parcours sans-faute et dans le temps. Seule la cavalière australienne Wendy Schaeffer ne fait pas tomber de barre mais au prix de 3 points de pénalités de temps. Les scores sont lourds. Quatre couples seulement font 4 points. La victoire se joue ici. Pascal Leroy et Minos de Petra-JO/JEM font deux fautes et écopent de 2 points de temps dépassé. Ce parcours à 10 points les relègue à une très belle 5ème place. Le couple signe ainsi la deuxième meilleure performance française de l’histoire à Badminton. Les deux premiers du provisoire, Paul Tapner (AUS) et Tim Price (N-Z) ne tiennent pas non plus. Ils finissent respectivement 4ème et 9ème. Avec seulement 4 points de pénalités, c’est l’australien Sam Griffiths (5ème au provisoire) qui s’impose, associé à Paulank Brockagh.

Résultats du CCI 4* de Badminton :

1. Sam Griffiths (AUS), Paulank Brockagh, 67,9 points

2. Oliver Townend (G-B), Armada, 70,7 pts (+ 2,8)

3. Harry Meade (G-B), Wild Lone, 71,4 pts (+ 3,5)

4. Paul Tapner (AUS), Kilronan, 72,5 pts (+ 4,5)

5. Pascal Leroy (FRA), Minos de Petra-JO/JEM, 72,5 pts (+4,6)

Association Lyne Guéroult

domaine Coty Briard

Il a fallu toute la détermination des associations de protection des animaux, et tout particulièrement l’association Lyne Guéroult, pour que l’Etat Français change une honteuse législation, obligeant les chevaux réformés de la Garde à la « mort immédiate pour la France ». Depuis 1996 ces chevaux militaires peuvent être repris par les particuliers, par les gardes qui se portent volontaires ou bien par l’association Lyne Guéroult qui a installé un superbe domaine Coty Briard à Saint-Ouen-le-Pin à côté de Lisieux. L’association, créée en avril 1989 par Daniel Guéroult et son épouse, est devenue d’utilité publique en 1992, ce que veut dire que les dons qui la font vivre sont déductibles des impôts. Elle compte donc sur la générosité des donateurs pour assumer le bien-être de 93 pensionnaires de 6 à 34 ans, qui profitent des boxes bien paillés, des herbages et des carrières pour le travail d’entretien. Depuis la création du domaine, environ 400 chevaux ont été recueillis. Pour aider Daniel et Lyne Guéroult dans leur noble tâche voici leur contact : http://association-lynegueroult.com/

Association Lyne Guéroult. Domaine du Coty Briard 14340 Saint-Ouen-le-Pain, tel.0231627772, association.lgueroult@yahoo.fr       

 

Un lion devient vite un con…

Philippe et Steve Guerdat

Philippe Guérdat, sélectionneur national pour le CSO, responsable de l’équipe qui va se présenter aux JEM en Normandie, dit ses quatre vérités à la journaliste du journal Ouest-France.

Comment s’esquisse le visage de l’équipe de France pour les JEM, cet été ?

J’aurai une sélection difficile à faire je pense. Tant mieux, même si ce sera plus dur pour moi, et qu’à la base je suis déjà un type qui ne dort pas bien. L’an passé, s’il était arrivé quelque chose à un cheval avant l’Euro, je n’en avais d’autre prêt. Nous viserons une médaille, oui, ce serait un bon bilan. La France a gagné en 2002, mais avec un total de points supérieur à celui du 5e ou 6e. Tout s’était bien goupillé. Je veux surtout une équipe fantastique, que tout le monde soit fier des cinq qui monteront.

Vous serez très attaché à cette notion d’équipe ?

Oui. Il suffit d’un grain de sable pour que tout soit détérioré. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, une rumeur devient une info. Là, il y aura encore plus de médias. Or moi je lis tout, j’y suis sensible. Je suis comme ça, je ne me referai pas. Le remplaçant, qui d’ailleurs dans la moitié des dernières grandes échéances a sauté au final, sera pour moi très important. Ce ne sera pas forcément le 5e meilleur dans la hiérarchie, mais quelqu’un qui sera avec l’équipe, quoi qu’il se passe. En foot, on voit que Deschamps a un problème avec Nasri. Il mérite d’être dans les 23, mais il ne va pas le prendre. Il ne peut pas. J’ai été 5e comme cavalier, je sais ce que c’est, d’autant que j’avais été écarté pour une histoire de sponsor. Aux JO de Los Angeles, j’ai dormi dans la même chambre que mon meilleur ami, qui était le 5e. Mais il y a 100 000 cavaliers qui voudraient être 5e à des Jeux mondiaux !

Qui seront vos piliers ?

Orient Express sera protégé. Nous avons de très bons chevaux, lui, c’est le cheval d’exception. Il n’a pas grand-chose à me prouver, comme son cavalier. Je ne devrais pas le dire comme ça mais… Qu’il se soit un peu blessé avant la saison indoor m’a un peu aidé. Il a pu se reposer, il revient, on essayera de l’avoir en pleine forme en août. Mais il était possible de faire Lyon et de postuler aux Jeux, en coupant six semaines derrière, en revenant doucement. La seule chose que j’ai dite, c’est qu’un cheval qui faisait Lyon puis les Jeux ne pouvait pas être utilisé comme un autre cheval. Il faut six semaines d’arrêt, une remise en route tranquille. Les Allemands ont pris cette option. Ceux qui finissent à 3 dans les 4 premiers à Lyon seront aux JEM. Je ne pense pas qu’on puisse cela de nous, en tout cas je n’espère pas, car sinon on ne sera pas bien. Après, j’aimerais avoir Kevin Staut. C’est le cavalier rêvé pour un coach. Un leader, froid, vraiment derrière l’équipe. Il faut qu’il ait un cheval. Si je pense que ça ne va pas avec Rêveur, on essaiera peut-être autre chose.

Myrtille Paulois figure-t-elle aussi dans les chevaux protégés ?

Non, elle n’a pas de bonus par rapport à son titre européen. Elle a aussi gagné car elle avait un grand cavalier sur son dos. Mais c’est une paire de valeur.

Comment se dessinera la sélection pour Caen ?

Je sais qu’on me tombera dessus dès qu’un couple fera un truc bien. En France, on a vite tendance à être euphorique. Quand un cheval va bien on en fait un nouveau Jappeloup, mais ce n’est pas pour ça que ça marche. Un lion devient vite un con. Pour les quatre, je prendrai les meilleurs, bien sûr, même s’il y a des types que je préfère à d’autres. Je ne prendrai pas non plus un Normand sous prétexte qu’il est Normand. Si un cheval arrive de Biarritz et qu’il est bon… Mais je sais qu’on attaquera mes décisions.

Quand désignerez-vous l’équipe ?

On a une feuille de route. Il y a Lummen, Madrid, La Baule, où j’aimerais bien gagner, Rome… Un petit break, et puis Rotterdam (NDLR : 18-22 juin). Là, il faudra se poser, avoir un plan avec cinq ou six cavaliers. Je n’annoncerai pas officiellement ma sélection, mais bon… Ils sauront le plus tôt possible. Mais je sais aussi que tous les couples que nous avons aujourd’hui ne seront pas en état en août ! Pendant les Jeux mondiaux, nous ferons attention. Entre la cérémonie d’ouverture et le début de nos compétitions, nous passerons une semaine ensemble, mais pas en Normandie. Je vais délocaliser, pour éviter le trop plein de pression.

Propos recueillis par Dominique Faurie pour Ouest-France (02.05.2014)