Depuis le mois de Septembre, après une dizaine d’année de collaboration avec le Haras de Semilly, Olivier Martin s’est installé à son compte aux Ecuries de Beauclerc à côté de Saint- Lô. L’endroit est magnifique, calme, serein et confortable, tout en étant facile d’accès par l’axe routier Saint-Lô-Periers, à Feugères plus précisément. Nous l’avons rencontré « chez lui » et aussi au Jumping AEC à Saint-Lô où le cavalier a été très heureux de la première victoire d’Ever or Never, une jument aussi généreuse que délicate, rencontrée… il y a trois mois.
PLUS LE TEMPS PASSE, PLUS JE SUIS CONTENT DE FONCTIONNEMENT DE MA STRUCTURE….
J’ai pris la décision de quitter le Haras de Semilly après une longue réflexion. Je me suis demandé comment j’allais faire face à de nouvelles responsabilités, à la gestion de l’écurie dans son aspect financier et commercial, à l’association avec un nouveau partenaire que je découvrais « sur le tas ». J’avais des appréhensions, ce qui est normal après des années de vie de collaboration. Et puis, finalement, plus le temps passe plus je suis content du fonctionnement de ma structure.
LA TRANSPARENCE ET L’HONNETETE DOIVENT ETRE LA BASE…
Il est important de poser les règles claires à la base. Le haras appartient à Karim SOUAID et nous avons créé un partenariat entre Ecurie de Beauclerc et Ecurie Olivier Martin pour la gestion de l’ensemble – ses chevaux, mes chevaux de propriétaires et surtout toute la structure, y compris les investissements.
Karim me fait vraiment confiance et je dois être à la hauteur. On a 27 boxes, j’accueille les chevaux des propriétaires et les chevaux à valoriser qui sont à vendre. On propose aux propriétaires un contrat très clair, précis – il s’agit de bien déterminer les responsabilités et éviter les litiges.
La transparence c’est primordial, surtout quand il s’agit de commerce des chevaux, où on cultive en général l’art de l’opacité. Nous avons mis au point, avec l’aide de ma femme Eugenie, une formule « objectif commercialisation » complètement innovante qui a l’air de plaire…
Je prends le cheval à l’essai pendant 1 mois pour me rendre compte de ses capacités et de son potentiel commercial. Ensuite, si j’accepte le cheval, le propriétaire fixe le prix qu’il voudrait obtenir dans la fourchette que nous avons déterminé ensemble. Ensuite, si je vends le cheval plus que prévu, on se partage la différence 50/50 et si jamais on atteint le double du prix indiqué, le propriétaire garde 70%. C’est une formule avantageuse pour le propriétaire et je suis absolument honnête concernant les prix de ventes réalisés. Dans le commerce, je mets à profit des contacts noués au cours de mon travail à l’étranger (j’ai passé des années en Belgique et en Allemagne) et ma connaissance de la langue anglaise…
UNE BONNE ORGANISATION, ENCORE ET TOUJOURS…
C’est bien plus simple d’être bien organisé quand on a de très belles installations comme celles dont je dispose aujourd’hui. Les grands boxes, une belle carrière, un beau manège, une piste de galop, les paddocks – tout cela entouré par une trentaine d’hectares de pâturage. Comme l’ambiance y est calme et sereine, les chevaux aussi sont très détendus, ça m’a même un peu surpris au début.
J’ai la chance d’avoir ma femme qui veille à la comptabilité et une équipe efficace et dévouée derrière moi. Charlotte Lemaréchal garde sous contrôle les écuries et les chevaux, me suivant en concours en tant que groom et Cornelia Kasin qui m’aide pour le travail sur le plat. Les chevaux profitent également d’un bon suivi vétérinaire – je suis moi-même assez calé dans les soins car mon père a été un vétérinaire équin réputé en Bretagne – et j’ai la chance de profiter d’une immense expérience d’un vétérinaire unique, original, compétent et passionné qui trouve souvent les solutions parallèles. On évite les méthodes invasives et on prend notre temps. Et ça marche !
LES CHEVAUX DEJA AVEC DE TRES BONS RSULTATS…
Au Haras de Semilly je formais des chevaux sur une longue durée, je les connaissais donc très bien. Ici j’ai trouvé les chevaux de mon propriétaire et j’ai accueilli de nouveaux chevaux de propriétaires qui ont décidé de me faire confiance. Voici qu’avec un travail de 3 mois j’obtiens des classements en 135 et 140 avec Ever or never (propriété de Karim Souaid) qui vient de gagner une épreuve 135 au Jumping AEC à Saint-Lô, avec Arpege du Salbey (propriété de haras du Salbey) qui a déroulé son premier GP 145 au Jumping AEC sans forcer et en confiance, ou encore Zina (propriété d’Olivier Meyer) classée 145. Les autres aussi se comportent très bien et obtiennent leurs premiers classements, ce qui est aussi important pour faire le commerce. C’est très gratifiant et encourageant de voir qu’un travail au quotidien effectué dans le bon sens peut apporter les résultats assez rapidement.
CE QUI MANQUE…
Franchement, pas grand-chose. J’ai encore quelques boxes disponibles à l’écurie, et donc la possibilité de faire de nouvelles rencontres équestres et humaines. Les formules que nous proposons fonctionnent très bien, je suis bien entouré… Je n’ai pas encore les chevaux capables de faire les 3* mais il ne faut pas être pressé, tout viendra en son temps…