Archives mensuelles : juin 2017

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10 BRUTALES VERITES SUR LA VIE DES GROOMS

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Le mois d’août dernier j’ai quitté la Normandie pour m’embarquer dans une aventure aux Etats Unis en tant que cavalière soignante. J’étais engagé par le 45 meilleur cavalier d’obstacles au monde, le Chilien Samuel Parot. J’avais déjà une sacrée expérience en tant que responsable d’écurie et cavalier maison en Europe et commençais à être fatiguée par le travail incessant basé sur le sacrifice de la vie privée. Le rêve américain – pourquoi pas ! Mais après 7 mois aux Etats Unis, après avoir parcouru 30.000 km en 4 mois avec un pickup et un van de 25m transportant 6 chevaux pour participer aux meilleurs concours d’obstacles d’Amérique et de Canada, après avoir partagé des minuscules chambres de motels avec un collègue groom très sonore et très désagréable, après une diète radicale, après l’absence d’un seul jour de repos pendant la tournée, après 3mois à Wellington pour la saison d’hiver avec 13 chevaux – je me suis dit : ça suffit ! Je suis donc bien placée pour savoir dans quelle réalité les grooms et les cavaliers soignants se retrouvent tous les jours. Ils ont tous mon grand respect et mon admiration. Voici quelques réflexions écrites par un groom professionnel – il vaut mieux les avoir en tête si vous voulez prendre cette orientation professionnelle. Et si vous vous retrouvez dans ce portrait, j’espère que vous allez, tout simplement, vous sentir moins seuls. Myriam Latorre Tomas

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10 BRUTALES VÉRITÉS SUR LA VIE DES GROOMS

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  1. Adieu la stabilité 

La plupart des grooms professionnels que je connais ne défont pas vraiment leurs bagages. Les choses sont toujours en mouvement et les concours s’enchaînent alors pas vraiment le temps de s’installer. Vous changez d’hôtel sans arrêt et toutes les semaines vous devez vider entièrement des boxes temporaires. Vous devez avoir constamment un GPS sur votre tableau de bord parce que vous ne restez pas assez long temps en un endroit pour que il devient familier.

  1. Adieu la famille

Quand vous êtes toujours sur la route c’est difficile de prendre le temps pour rendre visite à votre famille. La plupart de mes amies que sont dans le métier depuis longtemps n’ont jamais eu l’occasion de passer des vacances avec leurs proches. Et ça peut être difficile à vivre – le petit grandit, les anniversaires sont fêtés, les grand-parents tombent malades et ainsi les étapes de votre vie familiale se déroulent sans vous.

  1. Adieu la bonne santé

Je pense que mes collègues et moi-même nous sommes devenus les meilleurs sponsors de l’industrie pharmaceutique avec toutes nos courbatures, douleurs et raideurs. Le matin on se réveille boiteux, avec le temps on commence à devenir bossu à cause du poids extrêmement lourd des sacs de concours et on finit par devoir se faire opérer d’un genou. Un dos en bonne santé est un luxe rare dans ce métier. Le déchargement du matériel de camion, le déplacement des lourdes malles de concours, les chevaux qui vous tapent ou vous marchent dessus – quelques années dans cet métier et vous êtes plus boiteux et irascible qu’un vieux cheval de Grand Prix!

  1. Adieu la reconnaissance

Les grands cavaliers connaissent la valeur d’un bon groom. Mais j’ai entendu tellement de plaintes à propos de manque de respect de la part des clients riches et gâtés, regardant de haut le personnel que prend soin de leurs chevaux. Il y a aussi les employés surexploités traités comme des inutiles et des fainéants. Et même si tu es apprécié, après avoir passé toute une nuit au chevet d’un cheval en colique, quand tu dois commencer à faire les boxes à 5 h du matin, il est possible que tu trouves que ton travail est ingrat – surtout quand il est accompagné par un salaire de misère…

  1. Adieu l’amour fou des chevaux

C’est vraiment très dur à vivre.  On a tous commencé à travailler avec les chevaux parce qu’on les aime, parce qu’ils nous rendent heureux et qu’on voudrait passer tout notre journée avec eux. Mais après quelques années de travail tu oublies parfois la raison pour laquelle tu les aimais si fort. Tu as l’impression qu’ils n’arrêtent pas de t’emmerder et justement, l’un d’eux vient de te marcher sur le pied!  On s’agace quand les chevaux se comportent comme des chevaux en ayant peur de n’importe quoi car cela rend notre travail plus difficile. On commence à penser à eux comme à des collègues peu coopératifs. On peut même s’entendre dire: « Mon cheval a essayé de mourir cette nuit » en les rendant coupables des choses que vont au-delà de leur contrôle. On continue de les aimer, évidemment, autrement nous ne passerions pas 24 h en leur compagnie, mais cette excitation initiale qu’on sentait en regardant un cheval dans les champs est partie.

  1. Adieu les dadas

Tu aimais peindre ? Ou jouer de la guitare ? Ou faire du vélo ? Bon, oublie tout ça parce que le travail de groom ne te laissera pas le temps ni l’énergie pour avoir des hobbies. Tu manges, tu dors, tu respires cheval, tu parles que des chevaux et tu penses qu’à eux. Toutes les personnes de ton entourage travaillent avec les chevaux. Il n’y a pas la place pour rien d’autre.

  1. Adieu la nourriture équilibrée

Depuis que tu habites les chambres d’hôtel et tu fais des horaires de fous, ton quotidien c’est le fast-food. Tu n’as pas le temps pour t’asseoir et déguster un repas sain, donc des chips et des crackers seront des aliments de base de ton alimentation. La nourriture saine n’est pas une option envisageable. Par contre, tu seras obligé de prendre une quantité des potions énergisantes Red Bull en tête pour tenir debout et assurer – surtout quand il faut conduire le camion avec tes chevaux sur des longues distances et être opérationnel en arrivant directement sur le concours.

  1. Bonjour la fatigue

Tu es fatigué la plupart de temps. Et irascible. Tu as été épuisé et irascible si longtemps que cela semble juste faire partie de ta personnalité. Il est impossible de s’asseoir 10 min dans une voiture sans s’endormir. En fait si tu disposes de 10 min magiques pour toi, tu cherches un coin retiré pour faire une petite sieste. Il n’y a pas suffisamment d’heures de sommeil dans cette vie de groom pour se sentir bien reposé

  1. Bonjour la solitude

Je ne connais pas de groom de plus de 30 ans avec une longue carrière derrière lui qui soit marié ou vivant en couple. Maintenir une relation amoureuse quand on est tout le temps en voyage n’est pas facile. Une personne en dehors de monde équestre ne peut pas comprendre votre style de vie et pourquoi vous n’arrivez pas à trouver du temps pour eux. Trouver l’amour dans cet univers est presque impossible, surtout pour une femme. Un homme honnête, pas trop moche et fidèle est aussi rare qu’une licorne. Même si tu trouves quelqu’un sur les concours, des longues périodes de séparation sont inévitables et les relations à distance sont dures. C’est pour ça que les grooms sont des personnes solitaires.

  1. Bonjour tristesse

Avec tous ces voyages, tu as l’impression de quitter en permanence quelque chose. Tes collègues changent sans cesse. Clients arrivent et partent, les chevaux auxquels tu t’es attaché sont vendus. Le fait de dire tous les jours « au revoir » a des personnes, lieux et chevaux peut te briser le cœur.

Sans doute, le travail de groom est une vie difficile et ce n’est pas un travail pour les faibles de cœur. Mais pour certains, c’est la seule façon de vivre.

Brooke Nicholls travaille comme groom professionnel au Canada

 

 

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CINQ CHOSES DE LA VIE APPRISES GRACE A L’EQUITATION

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Mon histoire d’amour et respect pour ce noble animal a commencé par un coup de foudre.  J’avais trois ans quand j’ai regardé pour la première fois un cheval à la télé et depuis ce jour-là ma vie a été bouleversé. J’ai dû attendre jusqu’à l’âge de 8 ans pour pouvoir monter (à l’époque le poney club n’était pas à la mode) et je me suis présentée à l’école d’équitation de Valencia. Une fois sur selle, j’ai été frappée à nouveau par une émotion indescriptible, Le monde autour de moi était disparu, il y avait que le cheval e moi. On avait créé un lien, un dialogue très subtil, l’amour était né. En grandissant je voulais faire de cette passion un métier. Après mes études de vétérinaire j’ai décidé de me consacrer à la préparation sportive du cheval de saut d’obstacles. La compétition ne m’a jamais intéressée par contre j’étais séduite par l’idée de former des chevaux jour par jour dans le respect et l’harmonie. L’idée de faire sortir le mieux de chaque cheval en s’amusant a été pour moi une priorité. J’ai eu la chance de travailler à côté de grands hommes du cheval que m’ont appris à être patiente et juste mais surtout les chevaux ont été pour moi des grands professeurs. Une vraie école de vie. Tu ne peux mentir jamais à un cheval et il est toujours sincère, travailler jour par jour avec eux m’a appris à être maître de moi-même, de mes émotions et d’être à l’écoute de leurs besoins.

Voilà un article très intéressant d’une cavalière américaine Sarah Eder qui a fait de son expérience avec les chevaux le moteur de sa sagesse dans la vie de tous les jours.

Myriam Latorre Tomas

 

CINQ CHOSES DE LA VIE APPRISES GRACE A L’EQUITATION

TOUJOURS REMONTER A CHEVAL

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  Nous avons tous au moins une fois dans la vie tombé de notre cheval nous retrouvons dans la boue et secoué en se demandant comment cela a pu arriver. Si tu montes à cheval, tu sais que tomber fait partie du jeu. Et on nous a dit depuis notre enfance que quand on tombe on doit TOUJOURS remonter à cheval (sauf une commotion cérébrale évidemment). Ça aide à surmonter les peurs, apprendre de ses erreurs et à reprendre la confiance pour la prochaine fois. Ce principe est probablement le plus important dans la vie également.

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Car la vie n’est pas si différente. On est toujours confronté aux challenges et aux échecs que nous mettent par terre, mais si à chaque fois on se rappelle qu’il faut se remettre debout et regarder en face l’adversité, on est capable de dominer nos peurs et surmonter nos erreurs. Quel que soit l’échec ou le doute, il faut toujours se relever, enlever la poussière et remonter sur ce cheval métaphorique.

ETRE PATIENT ET RESPECTER LES DISTANCES

Pénélope Leprevost et Urano de Cartigny

Pénélope Leprevost et Urano de Cartigny

Ce principe concerne surtout les cavaliers d’obstacles mais je suis sûre que l’on peut l’extrapoler à d’autres disciplines. Tu calcules ta distance pour sauter, tu galopes et tout d’un coup tu as un doute, tu deviens anxieux et avant de réaliser ce qui se passe : boom, tu te précipites et en conséquence tu encaisse un refus, tu fais tomber une barre ou tu es obligé de faire une volte. Nous avons tous été punis un jour pour ne pas avoir suivi le rythme et de précipiter plutôt que d’avancer en confiance. On retrouve la même situation dans la vie de tous les jours, on veut les choses TOUT DE SUITE, on est si concentré qu’il nous arrive d’oublier de nous détendre et de laisser le rythme faire la magie. Avec un bon galop, rythme et équilibre, chaque distance peut être la bonne. Plus on devient tendu et anxieux, plus on commet des erreurs. La même chose est valable pour la vie. Plus on essaye de faire pousser nos objectifs, plus on interfère dans la réalisation de nos plans et plus on est enclin à commettre des erreurs. Parfois la meilleure chose à faire dans la vie est d’être prêt, attentif et patient- et la bonne opportunité se présentera d’elle-même.

EXERCICE PARFAIT APPORTE LA PERFECTION

Jos Kumps et Nelson Pessoa les grands Maîtres

Jos Kumps et Nelson Pessoa les grands Maîtres

Nos entraîneurs – George Morris en tête – nous ont inculqué ce principe dès notre jeune âge et c’est quelque chose que j’essaie de mettre en pratique dans ma vie de tous les jours. Il n’est pas suffisant de pratiquer sans arrêt, faut-il encore le faire d’une manière parfaite, sinon vous renforcez vos mauvaises habitudes. La perfection est inaccessible évidemment, mais si vous vous efforcez d’avoir les réflexes d’équitation techniquement correctes, alors, sous la pression de la compétition, vous avez plus de chances d’effectuer un bon tour et de réussir. Ce concept vaut aussi dans la vie réelle. Quelle que soit l’activité que vous pratiquez, il n’est pas suffisant de répéter souvent, faut-il encore le répéter correctement. Plus vous vous concentrez en donnant le meilleur de vous-même dans des situations moins stressantes, plus il est probable de réussir face à un défi important.

TOUJOURS REVENIR AUX FONDAMENTAUX

Myriam et Quabri de l'Isle

Myriam et Quabri de l’Isle

C’est une philosophie de vie que je ressens très fort, mes élèves l’aiment ou la détestent, mais je la pratique toujours. Quand rien ne marche, revenez aux fondamentaux. Tu as un cheval que touche les barres avec les postérieurs ? Tu as des problèmes avec les transitions ? Tu as des problèmes de changement du pied au galop ? Alors il faut retourner aux fondamentaux. Je crois que quel que soit le problème concernant le cheval ou le cavalier, on peut toujours le résoudre en revenant au dressage de base et à une bonne position en selle. Parfois on désire et on espère une réussite irréalisable Quand on est plus humble on peut se permettre de faire un pas en arrière et réévaluer ce qu’est le plus important, ce que l’on veut obtenir et comme faire pour réussir. La vie est déjà assez compliquée, on n’a pas besoin de la compliquer davantage. Simplifier les choses est souvent la meilleure façon de réussir.

FAITES-VOUS PLAISIR !!!

Margaux Rocuet et Astalavista

Margaux Rocuet et Astalavista

J’ai été toujours été très compétitive et mon cas s’est encore aggravé avec l’âge. Pourtant mes entraîneurs me répétaient sans arrêt dès mon enfance que l’équitation doit être amusante. Rien à faire, je n’arrivais pas à l’intégrer. Parfois on prend la compétition tellement au sérieux que l’on oublie de nous faire plaisir et même on peut générer de l’anxiété ou du ressentiment. La vie n’est pas si différente. Plus on travaille, plus on s’efforce d’obtenir quelque chose – une maison plus grande, une voiture plus jolie ou une promotion – on oublie que dans la vie il y a aussi d’autres priorités. Si on oublie de prendre du plaisir en courant derrière nos buts alors pourquoi se fatiguer? Avoir des objectifs et s’efforcer pour les réaliser c’est admirable mais il ne faut pas leur sacrifier notre santé ou notre bonheur. La compétition à haut niveau m’a appris que gagner ce n’est pas tout, et qu’elle peut ruiner quelque chose d’essentiel comme amour. Il est important de profiter de la vie maintenant et de ne pas se focaliser sur le flot ou la victoire. La vie est trop courte pour la gâcher pour une compétition de plus. Il faut avoir des objectifs sans oublier de s’amuser et vivre avec passion.

Sarah Eder