
C’est l’expérience du cavalier et du cheval qui a permis au couple composé de l’Allemand Marco Kutscher, accompagné de Cornet’s Cristallo, l’un des meilleurs fils de Cornet Obolensky de remporter la victoire en 44.47 devant la fougue de la jeunesse représentée par l’Espagnol Sergio Alvarez Moya sur Carlo 273 en 44.57 et le Brésilien Marlon Modolo Zanotelli avez Zerlin M en 44.77. Laura Kraut est quatrième avec sa jument Deauville S en 46.76 alors que le Normand Timothée Anciaume occupe une très belle cinquième place avec Olympique Libellule en 47.57. Photo: le tiercé gagnant

Les chefs de piste ont présenté un parcours assez classique avec les obstacles gros mais les distances plutôt confortables, du coup douze cavaliers ont trouvé la clé d’un parcours sans faute de ce Grand Prix Longines de LAOHS. Ceux qui ont eu la malchance de faire tomber une barre comme Patrice Delaveau avec Lacrimoso HDC, Philippe Rozier avec Rahotep de Toscane ou Abdelkabir Ouaddar associé à Quickly de Kreisker, n’ont pas eu la possibilité d’accéder à la deuxième manche. Deux cavaliers franco-normand ont réussi à signer un impeccable sans-faute : Pénélope Leprevost avec Ratina d’la Rousserie et Timothée Anciaume avec son étalon Olympique Libellule (photo).

En attendant la deuxième manche les cavaliers ont pratiqué de différentes stratégies en rapport avec la chaleur impitoyable régnant sur l’aire de détente comme sur la piste. Timothée marchait doucement en prodiguant les caresses à son cheval, Marco Kutscher restait concentré alors que Sergio Moya a laissé son cheval complètement au repos en compagnie de sa groom. Pénélope avait quelques difficultés avec Ratina qui prenait un peu la main – la jument anticipe peut-être son entrée en piste où elle se transforme en guerrière concentrée et à l’écoute. Photo: Pénélope et Ratina

Au barrage la pression montait crescendo. Pénélope et Ratina ont signé le premiers parcours sans faute, mais la cavalière a préféré de rester raisonnable en 49.60 ce qui lui donnera huitième place. Sheikh Ali Bin Khalid Al Thani avec Concordija a descendu le chrono à 48.15 et Timothée Anciaume et Olympique Libellule ont fait un très beau parcours de référence en 47.57, le cavalier normand demandant « le maximum dans la limite du raisonnable » et son étalon se montrant disponible et généreux. Photo: T Anciaume sur le plus délicat tournant du barrage

Laura Kraut, également en confiance avec sa jument Deauville S va battre le Normand d’une seconde en 46.76. Vient le tour de Marco Kutscher avec Cornet’s Cristallo qui signe le plus beau tracé du barrage. Après un oxer large il fallait aborder le virage pour affronter le double situé le long des tribunes. Marco a réduit le virage au minimum ne changeant rien au tempo et ce tracé a fait toute la différence – 44.47 secondes. Photo: M Kutscher et Cornet’s Cristallo

Pour le battre, les jeunes loups qui vont le poursuivre vont prendre presque tous les risques. Le Brésilien Marlon Modolo Zanotelli avec Zerlin M mène le parcours avec un train d’enfer mais il dira plus tard : Je n’ai pas voulu prendre tous les risques car j’ai eu une fois mauvaise expérience avec Rock’n Roll de Semilly. C’est peut-être pour cela que je me retrouve à la troisième place. Photo: Zanotelli au barrage

L’Espagnol Sergio Alvares Moya arrive sur la piste avec un son Carlo 273 plus confiant et disponible que jamais. Car il faut être confiant pour sauter avec ce tempo et avec les distances complètement au feeling. Sergio doit quand même arrondir un peu le fameux virage et le verdict tombe : il se retrouve derrière Marco d’une dizaine de seconde. Je ne suis pas un styliste comme Marco, je bouge beaucoup dit l’Espagnol, parfaitement heureux. J’ai pris tous les risques mais Marco a été meilleur. Photo: Moya au barrage

Marco Kutscher jubile : Si je pouvais rester ici pendant une semaine je n’arrêterai pas de faire la fête pour célébrer dignement cette victoire. Je gagne grâce à mon cheval qui est vraiment exceptionnel. Peu de chevaux accepteraient de sauter ce double arrivant si court. C’est un cheval unique. Photo: tournant qui a fait la différence et la petite fête…


Confirmation est donnée par la très mauvaise expérience de Scott Brash dont la jument se retrouve au milieu du vertical du double et qui, par excès de respect tente de sauter l’oxer – la vision est spectaculaire et fait peur mais se révèle, heureusement, sans gravité.
Plus tôt dans la journée c’est un Prix Georges Armani (c’est la première fois que cette marque sponsorise un événement équestre) une épreuve de 5* originale où on cumulait les points en sautant les obstacles et c’est le nombre de points conjugué avec la rapidité qui définissait le classement. C’est Ben Maher qui s’est montré le plus efficace à ce jeu en compagnie de Contigo 37, un petit fils de Quidam de Revel. Ben qui avait un peu moins de résultats au plus haut niveau ces derniers temps, était bien heureux de sa performance. « Bien sûr, je rêve de retrouver l’équipe nationale » – a déclaré vainqueur tout en assurant qu’il est se réjouit des formidables résultats des frères Whitaker. Oui, l’équipe britannique est comme l’équipe de France – les places y sont chères et les candidats de talents et de mérite très nombreux. Photo: Ben Maher à la remise des prix

A la deuxième place on retrouvait l’Australienne Edwina Tops Alexander avec sa jument Questina. (photo)

L’Américaine Lauren Hough est troisième avec Royalty des Isles, une jument SF, petite fille d’Elan de la Cour et Gudrun Patteet quatrième avec Sea Cost Atlantic. Photo: Lauren Hough et Royalty des Isles

Trois cavalières donc avant Philippe Rozier et Unpulsion de la Hart, son puissant étalon, fils de Kashmir van Schuttershof. On a eu très peur pour le cheval du Brésilien Pedro Veniss qui a perdu son filet, comme autrefois Conrad de Hus avec Grégory Whatelet à l’étape de GCT sur les Champs de Mars à Paris. Grégory a réussi à sauter avec le cheval sans filet et terminer ainsi son parcours d’une manière quasi miraculeuse, mais le cheval de Pedro a paniqué et a galopé avec des mètres d’harnachement enroulés autour des jambes. C’est la grande présence d’esprit du groom qui a permis d’éviter une catastrophe.
Bravo aux chefs de piste, aux cavaliers et aux grooms qui ont su gérer les chevaux et leurs efforts dans cette ambiance tropicale !
LAROCCA AU TOP LE QUATAR OFFENSIF ET BILLOT FAIT DE L’EFFET

C’est sous un soleil tropical et sans un souffle de vent que les cavaliers ont fait sauter leurs chevaux le vendredi 5 juin sur la plage de Pampelonne. L’événement de la soirée – le Prix Julius Bauer – une épreuve 5* à 150 a été signée José-Maria Larocca sur Matrix, son puissant gris de 13 ans, fils de Cardento 933 qui a réussi à boucler le barrage avec le meilleur temps – 35.24 seconds.

Sheikh Ali Bin Khalid Al Thani avec Anyway II (No limit) est deuxième avec un barrage bouclé en 35.61 et Bassem Hassan Mohammed, une autre veste de couleur de Quatar se retrouve à la troisième place avec The Toymaker, un fils de Casall, qu’il vient d’intégrer dans ses écuries (35.99). Mathieu Billot, un seul Français double sans-faute occupe une belle quatrième place (36.03) avec Regain d’Helby, fils de For Pleasure de 10 ans, ancienne monture d’Axelle Lagoubie qu’il monte depuis quelques semaines. Photos: les deux cavaliers du Quatar


Je suis très content de mon cheval, a déclaré José Maria Larocca, qui est en fait un cavalier quasi-amateur, travaillant à côté, installé à côté de Génève avec une petite écurie de 4 chevaux. Il a toujours été fort et performant mais j’ai l’impression qu’il s’améliore encore ces derniers temps. Le fameux triple n’a pas posé de problème particulier à mon cheval, sinon je ne serais pas là… Sheikh Ali Bin Khalid Al Thani analyse très bien son parcours : Je savais que je n’étais pas dans les conditions optimales pour avoir le meilleur temps du barrage car je n’ai pas réussi à faire le nombre de foulées que je voulais en arrivant sur le dernier obstacle, placé au bout d’une bonne galopade. Je craignais le triple mais finalement c’était peut-être le moment le plus réussi du parcours. Pour Mathieu Billot, son cheval n’a pas marqué une hésitation. Il est très bon, il manque seulement un peu de métier, assure Mathieu. C’est sûr – le cheval n’apprécie pas encore les remises des prix et Mathieu a dû quitter la piste à pied. Photo: remise des prix

Le parcours de ce Grand Prix, signé Luc Musette pour la Belgique et Guilherme Jorge pour le Brésil a n’a pas été trop compliqué techniquement pour les chevaux qui terminaient leurs parcours en apnée complètement essoufflés. Plusieurs baissaient les jambes en cours de route, montrant clairement que sauter dans ces conditions, c’est trop dur ! La difficulté technique majeure sur le parcours était un triple situé le long des tribunes qui débutait par un « oxer polonais », composé de trois rangées de barres de hauteurs différentes. Plusieurs chevaux, surpris, ont refusé d’entrer dans la combinaison. C’était le cas de Nice Stéphanie, la jument de Pénélope Leprevost, qui a tout de même effectué par la suite un parcours correct, alors qu’Eureka, la jument de Maikel Van der Vleuten, a refusé le parcours tout court. De très bon tours ont été signés par Julien Epaillard avec le jeune Sheriff de la Nutria LM, un fils de Diamant de Semilly de 9 ans – 4 point au barrage – un cheval puissant et respecteux. Photos: Pénélope Leprevost et Julien Epaillard


Le samedi le soleil tape toujours aussi dur…. ouff
LA NORMANDIE ET LE MONDE ONT LE RENDEZ VOUS A SAINT TROPEZ

On ne sait pas si les chevaux apprécient l’ambiance jet-set et la chaleur de la Côte d’Azur, mais pour les cavaliers, il est difficile de rêver mieux. Le CSI 5* Longines Athina Onassis Horse Show a tout pour séduire. Les belles plages, les bons restaurants, la bonne ambiance assurée grâce à la famille brésilienne aux commandes de l’organisation avec en PDG Doda de Miranda, l’époux d’Athina Onassis et aussi, on ne peut pas le cacher, une très belle dotation du 560 000 euros, dont 300 000 pour le Grand Prix du samedi. C’est donc une belle brochette des meilleurs cavaliers internationaux que l’on retrouve ce week-end du 4 au 6 juin – parmi eux No 1 Scott Brash, Daniel Deusser, Luciana Dinitz, Rodrigo Pessoa, Gerco Schroder, LaurenHough, Maikel Van der Vleuten, Edvina Tops-Alexander, Ben Maher, Marlon Madolo Zanotelli et du côté français une belle brochette avec Patrice Delaveau,Pénélope Leprevost, Philippe Rozier, Timothee Anciaume, Julien Epaillard et Mathieu Billot. Photo: A Ouaddar et Quickly de Kreisker

La compétition a démarré très fort jeudi après-midi avec deux épreuves 5* comptant pour le classement du Grand Prix. La première, Prix de la Ville de Ramatuelle, une compétition en deux manches, a été emportée par le Brésilien Pedro Veniss avec Rissoa d’Ag Bois Margot, un étalon Selle Français de 10 ans, fils de Quaprice Bois Margot (sur la photo dessus). L’Espagnol Sergio Alvarez Moya est deuxième sur un étalon SF également- Red Star d’Argent, fils de Quick Star, suivi par l’Américaine Lauren Hough sur une autre Selle Français, Royalty des Isles, une jument de 10 ans. Philippe Rozier avec son, de plus en plus fameux, Rahotep de Toscan, fils de Quidam de Revel, est quatrième, en jouant sagement un tempo raisonnable pour ne pas puiser sur les réserves de son champion avant samedi. Marlon Modolo Zanotelli est cinquième avec, bien sûr, un Selle Français, Rock’n Roll de Semilly, un fils de Diamant de Semilly. Photo: Rozier et Rahotep de Toscane

Prix Midway Labs USA avec une belle dotation de 90 000 a été emporté dans un style, comme toujours flamboyant et unique par le Marocain Abdelkebir Ouaddar sur son Quickly de Kreisker, le plus fameux des fils de Diamant de Semilly qui, en 35.99, a remporté ainsi une bataille dans un barrage composé de 15 couples ! A la deuxième place on retrouve un cavalier très en forme – Marlon Zanotelli avec Zerlin M, fils de Berlin en 36.09, alors que Patrice Delaveau sur Lacrimoso HDC (Landjunge) est troisième en 39.99. Marco Kutscher sur son étalon Cornet’s Cristallo, fils de Cornet Obolensky se place quatrième, alors que Simon Delestre, le preneur de la fameuse, troisième place du GP d’Aix la Chapelle avec Ryan des Hayettes, se place cinquième en compagnie de Qlassic Bois Margot (L’Arc de Triomphe), un SF comme Ryan des Hayettes… Photo: P.Delaveau et Lacrimoso

LONAHS sur la plage de Pampelonne a attiré également plus d’une cinquantaine de cavaliers amateurs venus de quatre coins du monde pour se mesurer dans un CSI de 2* – Guillaume Canet est un habitué et toujours en tête de classement, on ne présente pas non plus Charlotte Casiraghi. Ce qui nous a fait particulièrement plaisir, c’est de retrouver parmi les concurrentes, Sherie Star, ex-monture d’Alexis Gautier, sous la selle de l’Espagnole Palom Jimenez-Carmona Gonzalez. La jument de 9 ans, fille de Diamant de Semilly a fait une tour concentrée et sérieuse comme à son habitude. Sa cavalière a beaucoup soigné le parcours, elle prend donc une belle 9ème place du Prix Bagatelle à 140.
COTE COULISSES

Le concours d’Athina Onassis se déroule dans les conditions très particulières. Comme l’a souligné Rodrigo Pessoa, On est vraiment à l’étroit, coincés entre la route et les pins des dunes. Ce que veut dire que chaque centimètre compte. L’air de détente est petite et en plein soleil, pas d’endroit pour faire archer des chevaux à l’ombre. C’est moyen pour le confort des chevaux et le nôtre, se plaint la groom de Charlotte Casiraghi. Heureusement que la plupart des boxes se trouvent sous les sapins qui apportent de l’ombre indispensable et rafraîchissant. De l’autre côté l’organisation fait tout pour que les athlètes sautent dans les meilleurs conditions possible – la piste est donc arrosée et damée toutes les 15 minutes par une équipe très active et efficace. Les hommes de piste courent à toutes jambes vers chaque barre et les font briller énergiquement. Une ambulance pour chevaux et même un appareil indispensable pour lever et maintenir un cheval blessé avec les sangles sont bien garés à la sortie du paddock près de la route. L’accident de sa jument a décidément marqué Athina Onassis qui veut désormais assurer une sécurité optimale – et tel devrait être le cas pour tous les concours, pas seulement de 5*.

L’AMBIANCE JET SET

Le concours LAOHS se déroule vraiment dans une ambiance particulière, jet-setteuse et internationale. Peu de places sont prévues pour le public (et les billets sont très accessibles, les sports équestres n’étant pas vraiment le sport populaire sur la côte), alors que trois côtés autour de la piste sont réservés aux tables des invités VIP, partenaires et sponsors. A l’entrée du village concours pas de trace d’exposants équestres – ce sont les commerçants de Saint Tropez qui proposent les lunettes de soleil ou les vêtements d’été qui remportent d’ailleurs un franc succès. Le bar n’a rien à voir avec les buvettes que l’on connait en Normandie – une bouteille d’eau y coûte 8 euros, un verre de champagne 20, mais ce sont les bouteilles de champagnes qui se vendent le mieux. Heureusement de l’autre côté du paddock les cavaliers, les grooms et les accompagnants disposent d’un espace-buvette avec une offre et des prix plus raisonnables.

Comme l’équipe d’organisation est internationale c’est l’anglais qui y règne en maître – les sujets de l’animation réalisé par l’équipe tv du concours sont en anglais, les sponsors y occupent d’ailleurs la place des vedettes, accompagnés par quelques mots des vainqueurs des épreuves. On oublie presque que le concours a lieu en France – l’organisateur avait l’air étonné de la présence du meilleur cavalier français à la conférence de presse à l’issue du Grand Prix.
Une autre particularité du concours c’est une présence en nombre de paparazzi – les journalistes équestres y étaient par contre fort peu nombreux. Les photographes ont donc mitraillé avec la conviction, d’abord Charlotte Casiraghi et Gad Elmaleh pour répondre à cette oppressante question : sont-ils ou ne sont-ils plus ensemble ? Les photos démontrent que si mais on ne sait pas vraiment si la presse people n’a pas été manipulée par les intéressés. Un débat vieux comme la presse en question. Le samedi c’est plus tranquillement que les objectifs se concentraient sur la famille de Guillaume Canet, ignorant les exploits sportifs de l’intéressé, 7ème avec Babeche d’un GP 140 de 2* assez délicat où on a noté seulement 4 parcours sans-fautes. Marion Cotillard et leur fils Marcel avaient peu de chances d’échapper aux téléobjesctifs. L’un des photographes a déclaré d’avoir fait plus de quatre milles photos en une journée. Il faut avoir l’œil… Photo: G Canet en action et avant la remise des prix (le cheval est refroidi avec une serviette).


LE CADRE
Saint Tropez avec ses yachts et ses fêtes indique la tendance – la famille de Sheikh Ali Bin Khalid Al Thani a d’ailleurs mouillé au large du port le plus grand bâtiment, digne d’une famille princière. Les yachts et leurs propriétaires suivent un éternel rituel : l’après-midi à la plage de Pampelonne, le soir dans les fêtes à Saint-Tropez ou devant la télé, ça dépend de l’âge des propriétaires… Pour les cavaliers situés dans l’hôtel de la plage, c’est un petit paradis : tout près des chevaux, de la plage et avec de très bons restaurants sur place. Un cadre de vie luxueux pour les cavaliers au top– heureusement que les chevaux y passent uniquement quelques jours. Quand on dit que la Normandie est une terre de cheval…