
Une franche réussite pour cette première édition du Championnat de France d’Endurance, organisé par Acor, l’association des cavaliers ornais de randonnée (Acor), basée à Argentan, qui depuis dix ans organise des courses équestres d’endurance, au mois de juillet. André Boittin, le président de l’association est un passionné et un obstiné. Sa volonté d’accueillir les championnats de France a fini par être couronnée de succès alors que la Normandie n’a pas vraiment la réputation d’être un « pays de l’endurance » – Argentan a été sélectionné pour 2 ans. Les organisateurs ont bénéficié d’assez bonnes conditions météo et d’une parfaite connaissance de la région – Orne étant un pays de randonnée par excellence.
Un tel championnat demande une organisation parfaitement huilée : 140 chevaux venus de toute la France seront accueillis, une centaine de cavaliers, 12 vétérinaires et un médecin et les indispensables 50 bénévoles sur les parcours. Un événement d’importance pour la ville surtout que l’organisateur tient au bien-être des chevaux et des cavaliers.
La course la plus difficile, de 160 km, avec un départ programmé à 5h du matin, a réuni 17 partants. Sept seulement ont obtenu un classement. La victoire de cette course très éprouvante a été arrachée par Laetitia Goncalves sur Teotihuacan des Greys en 8 :22 :51. (photo) Son poursuivant, Pierre Fleury sur Miraj est arrivé à peine une minute plus tard en 8 :23 :24 et le troisième, Philippe Tomas sur Saher d’Escamps a été battu de 0,06 secondes… comme à Longchamp. Les cinq premiers du palmarès disposent manifestement de chevaux dans la même condition et avec la même capacité de récupération après l’effort. Sixième cavalier est arrivé une heure après l’équipe de tête, et le septième presque 2 heures après. Les autres concurrents n’ont pas réussi à terminer leur course, d’un très bon niveau international.
Laetitia Goncalves, très heureuse de la performance de son jeune cheval de 8 ans seulement, propriété de Jack Begaud, dont c’est la 2ème course à cette distance raconte un « comportement impressionnant » de sa monture : « Ce cheval reste froid, sait se gérer tout seul et a un très bon rythme cardiaque, ce qui lui a permis de repartir premier après chaque boucle. » A la dernière boucle les poursuivants de Laetitia sont partis fort et leurs chevaux ont fatigué trop vite, alors que Teotihuacan a gardé les réserves pour le dernier sprint. Une belle course pour la jeune cavalière et son incroyable, jeune cheval. Photo: le podium de 160 km

La course du dimanche avec un parcours de 130 km a réuni 55 participants a enregistré la victoire de Denis Le Guillou avec Otimmins Armor en 6 :49 :58. Nathalie Buthmann avec Latifa Al Hakim prend la deuxième place en 6 :50 (0,02 secondes après le premier) et Julien Goachet avec Amelia du Cayrou est troisième avec… 0,01 secondes 6 :50 :01 ! Difficile de croire que dans les courses d’endurance si difficiles et épuisantes les chevaux sont capables de se battre pour dans un ultime finish !

Du beau sport et une grande fierté pour la Normandie d’accueillir les champions d’endurance ! Bravo à l’association Acor et à tous les bénévoles!
Tous les résultas sur http://www.atrm-systems.fr/
UN DUEL AU SOLEIL DE LA BAULE

Le Grand Prix de CSIO 5* de La Baule devait couronner les quatre journées d’épreuves, après une palpitante Coupe des Nations et un Derby fort spectaculaire. C’est encore une fois le Suisse Steve Guerdat avec Nino des Buissonnets qui en est sorti vainqueur, talonné par Bertram Allen et Romanov et le Brésilien Marlon Modolo Zanotelli sur Rock’n Roll de Semilly. Photo: Steve la victoire et Bertram en « épousant « son cheval pendant le saut

Ils étaient 10 cavaliers présents au barrage, dont quatre Français – Alexandre Fontanelle avec son superbe Prime Time des Vagues, auteur d’un beau tour maîtrisé et harmonieux, Patrice Delaveau et son Orient Express HDC qui a oublié ses mésaventures à Las Vegas, Kevin Staut avec Ayade de Septon HDC, une jument aussi généreuse que douée et Aymeric de Ponnat avec Armitages Boy, le cheval qui semblait joyeux sur cette grande piste en herbe et con cavalier, tout simplement heureux. Photo: Zanotelli et Rock’n Roll Semilly

Les autres Français – Pénélope Leprévost avec Nice Stéphanie, Timothée Anciaume et Olympique Libellule, Nicolas Delmotte avec Number One d’Iso Un Prince, Jérôme Hurel sur son Quartz Rouge, Laurent Goffinet avec Quinette du Quesnoy, Cédric Angot sur Rubis du Preuilly, Bosty et son champion Qoud’cœur de la Loge, Julien Epaillard sur Cristallo ALM et Philippe Rozier sur Rahotep de Toscane, ont tous fait des parcours remarquables sanctionnés par une faute.
Au barrage, avec le terrain de plus en glissant, il fallait aller vite tout en faisant attention aux endroits devenus dangereux. Premier à partir, l’Espagnol Manuel Saro Fernandez, sur son gris Elict Dws, fils de Winningmood, l’étalon de Luciana Diniz a terminé son tour sans faute en 48.52, ce qui lui donnera finalement une 5ème place. Ensuite, c’est le tour du prodige irlandais Bertram Allen avec Romanov, son vieux complice de 17 ans, à qui il peut demander de tourner très court et de faire des sauts désarticulés, d’accélérer et de reprendre à la dernière seconde. Il est sans faute avec un chrono 44.91 qui semble réellement difficile à battre. Les suivants se lancent courageusement à sa poursuite. Alexander Fontanelle fait une faute, le jeune Roy Spencer fait tomber 2 barres, Marlon Modolo Zanotelli avec Rock’n Roll de Semilly, son Selle Français fils de Diamant de Semilly, assure un beau sans-faute en 45.88 – une belle revanche par rapport à la chute sur le parcours du Derby samedi. Ce sera la troisième place de ce Grand Prix. Michael Whitaker avec Amai fait un parcours remarquable, au maximum des possibilités de son cheval et le temps de 46.08 lui donnera une 5ème place. Patrice Delaveau fait une faute et soigne le reste du parcours – il sera 7ème. Kevin impose un tempo très rapide à sa jeune jument de 9 ans, lui impose des efforts inhabituels, ce qui perturbe un peu la jument – 8 points au compteur et la 8ème place. Pour Aymeric de Ponnat avec Armitages Boy qui entre en piste avant-dernier, c’est le drame. Le cheval glisse sévèrement et tombe – le silence de plomb s’installe sur les tribunes. Le cheval sort de piste pas vraiment régulier – après des mois d’arrêt suite aux soucis de santé et après un retour fort encourageant au plus haut niveau cette chute est vraiment le signe de malchance. On espère très fort qu’elle sera sans gravité.
Après cet épisode dramatique Steve Guerdat doit démontrer qu’il a vraiment des nerfs d’acier – des nerfs d’un champion. Il laisse cavaler Nino avec un bon tempo qui plaît assez au cheval et comme il est grand et rapide au sol, il grille la politesse au jeune Bertram de presque une seconde (44.04). Encore une victoire pour le Suisse après le titre du Champion du Monde à Las Vegas. Sa joie fait plaisir à voir – gagner devant un public aussi nombreux et aussi chaleureux fait visiblement très plaisir, surtout que le week-end a très mal commencé pour lui avec une mésentente avec Nino pendant les épreuves Coupes des Nations. Photo: Steve et Nino

Une belle victoire pour un très beau concours. Avec deux Selles Français : Nino des Buissonnets et Rock’n Roll de Semilly l’élévage français est également à l’honneur.
Les photos et les résultats sur http://www.labaule-cheval.com/
LA BAULE JOUE SON DERBY ET DELAVEAU AUSSI

Le derby c’est toujours une épreuve intéressante, « une heure de la vérité » en quelque sorte, car elle conjugue le CSO classique avec quelques difficultés de cross, se déroulant sur 21 obstacles avec 25 efforts et le temps double d’un parcours « normal ». Le saut dans le vide suivi d’un petit vertical, le passage du gué – les chevaux du Grand Prix sont surpris, les refus nombreux.
Cette année au CSI 5* de La Baule, ce samedi 16 mai, sous un beau soleil et un terrain assez confortable, aucun des 24 cavaliers participants n’a réussi à terminer son parcours sans faute – 4 ont été éliminé suite au refus et 3 ont décidé d’arrêter le parcours. Photo: P.Delaveau avec Carinjo HDC
BERTRAM ALLEN TOUJOURS PLUS

C’est encore une fois le jeune Irlandais Bertram Allen qui a réussi à imposer son style et sa vitesse (141.23) sur Wild Thing L (KWPN Montreux), une jument expérimentée dans ce genre d’épreuve. Brillant dans la première partie du parcours, le cheval a marqué quelques hésitations liées certainement à la fatigue, mais Bertram a su se montrer assez convainquant. Parti en bon rythme dès le départ il n’a pas été piégé par le temps comme les cavaliers qui ont voulu réaliser un sage sans-faute. Car le bon tempo (137.93) a été imposé d’emblée par Patrice Delaveau sur sa, toujours fraîche, Ornella Mail HDC (SF Lando), parti en ouvreur. C’était sans doute le parcours le plus beau et le plus fluide, avec une jument en totale confiance, qui ne se posait aucune question sur le contre-bas, le gué ni la rivière. Elle a emporté deux barres avec ses postérieurs, ce qui a donné à Patrice la 4ème place du classement de l’épreuve, mais plus que le résultat, c’est le sentiment de sérénité et de confiance qui s’est dégagé du couple qui est ici à applaudir. Photo: B.Allen, tour d’honneur et la descente de la butte

A la deuxième place on trouve William Whitaker sur Glenavadra Brillant (ISH Brilliant Land) avec 4 points et le chrono de 157.07 – c’était un parcours destiné à faire un sans-faute, donc pas très rapide, mais efficace. A la troisième place on retrouve l’inévitable Steve Guerdat, cette fois-ci avec Nasa, sa SF fille de Cumano que l’on voit plus rarement dans les GP mais qui a démontré ici toute son envie de bien faire et à écouter son cavalier, même s’il lui demande de foncer dans une tache brunâtre qui mouille !!! Elle a jeté des antérieurs d’un geste absolument indigné et a été de ce fait un peu déconcentrée pour aborder l’obstacle situé à la sortie du gué – 4 points au total en 163.30 secondes. Photo: Steve et Nasa dans le gué

LES NORMANDS PERFORMANTS
A part Patrice Delaveau, Kevin Staut et Julien Epaillard ont également été de la partie. Kevin qui n’a pas une grande habitude des derbys, s’est montré concentré et à l’aise et sa jument, Quismy des Vaux Hdc, (SF Dollar de la Pierre) a bien voulu jouer le jeu. Huit points au compteur et un bon chrono de 139.60 lui ont donné la cinquième place derrière Patrice. Julien Epaillard, un grand amateur et connaisseur de l’épreuve, associé cette fois à Pigmalion du Rozel (SF Tot de Semilly) a fait tomber également 2 barres et se retrouve 8ème derrière Luca Maria Moneta et son Jesus de la Commune (SF Diamant de Semilly), un courageux papy de 18 ans !!!
PATRICE DELAVEAU SUITE ET VICTOIRE
Le Normand a changé de cheval pour l’épreuve suivante et c’est avec Carinjo HDC (HOLST Cascavelle) qu’il s’est imposé dans le Grand Prix RMC à 150 qui a suivi le derby. Une très belle victoire avec un cheval frais et disponible après des vacances et Patrice des grands jours : un barrage en 41.88. On note également une très belle 4ème place de Cedric Angot avec Rubis de Preuilly (SF Diamant de Semilly) alors que Timothée Anciaume, également présent au barrage avec son Padock du Plessis (SF Kannan) termine 13ème en faisant tomber 2 barres.

Cian O’Connor avec Quidam’s Cherie (OLDBG Quidam’s Rubin) pour l’Irlande est deuxième et le Suédois Alexandre Zetterman sur Flecu (SWB Hip Hop) occupe la 3ème place du podium.
Les photos et les résultats sur http://www.labaule-cheval.com/

Les étapes de la Coupe des Nations FEI Longines se suivent et ne se ressemblent pas. Ce vendredi 15 mai huit équipes ont défilé sur la piste en herbe de la station balnéaire, portant fièrement le drapeau de leur pays. Le parcours, dessiné par Frédéric Cottier a été très aéré et fluide, avec une rivière, un seul triple, un double et des grandes galopades sur la piste verte, un peu détrempée après les fortes pluies de la veille. Le parcours tellement bien dessiné que les chevaux, une fois accoutumés avec la piste et l’ambiance, l’ont sauté mieux en général à la deuxième manche – c’est dire qu’ils ont gardé de la fraîcheur. Cottier est vraiment un chef de piste remarquable.
La France était représentée, presque comme d’habitude, par Kevin Staut, Simon Delestre, Jérôme Hurel, alors que Nicolas Delmotte – remplaçant qui est devenu équipier suite à la légère blessure de Flora de Mariposa, la jument de Pénélope Leprévost. Dans la première manche Nicolas Delmotte ouvrait le bal avec son étalon Numbre One d’Iso Un Prince (SF Baloubet du Rouet) et a aligné un super parcours sans faute. Ca commençait très bien pour les tricolores… mais terminait d’une manière décevante. Simon Delestre fait une faute avec Ryan des Hayettes (SF Hugo Gesmeray), Jérôme Hurel avec Quartz Rouge (SF Ultimo Van Ter Moude) écope de 5 points avec du temps dépassé et Kevin Staut, le dernier, avec Rêveur de Hurtebise (SBS Kashmir Van Schuttershof) sort de la piste avec 8 points. L’ambiance est morose, la France est quatrième, hors de podium après cette première manche.
La deuxième manche commence avec, en tête l’équipe de la Grande Bretagne. Une équipe qui mélange les générations, avec Michael Whitaker sur Cassionato (HOLST Cassini), John Clee sur Utamaro d’Ecaussine (SBS Diamant de Semilly), Guy Williams avec Titus (KWPN Lancelot) et le benjamin, Spencer Roy sur Wonder Why (KWPN Padinus). Ces quatre garçons dans le vent qui sont coachés par une lady, Di Lampard (un fait extrêmement rare dans ce milieu), alignent quatre superbes sans-fautes, dont 2 avec 1 pont de temps dépassé, du coup l’équipe termine la manche avec un seul point de pénalité. Michael Whitaker a donné, certainement malgré lui, un côté spectaculaire à cette épreuve. Son jeune cheval ayant la tentation de dérober la rivière, il a mis le paquet, a monté de tout son corps et de toute sa force de persuasion, loin du «style classique » et a sauté la rivière comme s’il poursuivait le renard dans sa campagne. Du coup, il a perdu complètement les reines qu’il a mis quelques secondes à récupérer tout en avançant vers l’obstacle suivant. Il a terminé le parcours sans faute, avec un seul point de temps dépassé, c’était vraiment un moment rare… Photo: Michael Whitaker

A la deuxième place provisoire on trouve alors les Belges avec 4 points et deux beaux parcours sans faute de Jos Verlooy avec son fidèle Domino (BWP Thunder van de Zuuthoeve)et Grégory Whatelet avec Conrad de Hus (HOLST Con Air). A la troisième, l’Irlande qui affiche 8 points avec un seul sans-faute signé par Bertram Allen et sa meilleure jument Molly Malone V (AES Kannan). Les Suisses sont 5èmes avec 12 points, tout le monde a fait une barre, sauf Steve Guerdat avec Nino des Buissonnets, qui ne semblait plus de tout en osmose avec son cavalier en marquant 12 points, rarement vu chez le champion Suisse. L’Espagne est 6ème avec 13 points et un seul, beau sans-faute signé Sergio Alvarez Moya avec son Carlo 273 (HOLST Contender). Une grande déception pour le Brésil, 7ème avec un seul parcours sans faute signé Pedro Veniss sur Quabri de l’Ile (SF Kannan), alors que Marlon Modolo Zanotelli, le plus expérimenté avec Sweet de Beaufour (SF Diamant de Semilly) affiche 12 points. A la dernière place avec 22 points se trouve alors l’équipe des Pays Bas.

La deuxième manche avec le même parcours, paraît plus facile pour les chevaux qui connaissent déjà les obstacles et l’ambiance et sautent presque tous avec beaucoup de fraîcheur. Le classement commence à valser. Les cavaliers français alignent les 4 sans-fautes – seul Jérôme Hurel a 1 point de temps dépassé, cette manche est décidément parfaite et l’équipe reste à 9 points. Les Anglais font une barre et le sort de l’étape reste un moment suspendu à la performance de Michael Whitaker. S’il fait une faute, c’est le barrage avec la France pour la 1ère place du podium. Le vieux renard soigne son parcours, prends 2 points de temps dépassé et assure la victoire à son équipe. On le voit rarement exprimer autant de joie pendant la remise des prix – dommage que les points ainsi obtenus par l’équipe de Sa Majesté ne comptent pas dans le classement général !
L’Irlande se retrouve 3ème avec 4 points dans la deuxième manche (12 au total) et une contre-performance de Betram Allen qui fait 2 barres. L’Espagne remonte à 4ème place grâce à trois beaux parcours sans faute signé par trois cavaliers : Manuel Saro Fernandez avec Enriques of The Lowlands (BWP Diamant de Semilly), Edouardo Aznar Alvares avec Rokfeller de Pleville Bois Margot (SF Arc de Triomphe) et Sergio Alvarez Moya avec son Carlo 273. La Belgique retombe lourdement et se place ex-aequo 4ème car tous les équipiers font une faute dans cette manche, à part Niels Bruynseel avec Pommeau du Heup (SF Hélios de la Cour). Les cavaliers brésiliens alignent tous un superbe sans-faute mais à cause du 20 points de la première manche, remontent seulement d’une place – ils seront sixièmes. Sixième également l’équipe suisse qui a manqué de chance à la Baule. L’équipe des Pays Bas ferme la marche avec 32 points de pénalité et la dernière, 8ème place. C’est une contre-performance qui compte pour le classement général de l’équipe. La France, l’Irlande, l’Espagne et la Belgique ont également inscrit cette étape sur la liste des étapes comptabilisées. Mais pas la Grande Bretagne – c’est la loi du sport et du hasard aussi, un peu.
Cette étape de la Baule a offert un beau spectacle équestre, une belle ambiance côté public et côté équipe et tout cela en respectant l’effort des chevaux.