
La joie intense de Romain Duguet, vainqueur de ce difficile Grand Prix Hermès avec double sans-faute en 38.99 secondes, couru ce dimanche 12 avril sous la plus belle verrière du monde, touche le public. Le cavalier Suisse, un Français de naissance, vie l’un des moments les plus heureux de sa jeune carrière. C’est la première fois que je gagne un Grand Prix d’un concours 5. Et ça se passe à Paris, pendant le Saut Hermès, alors que je suis le cavalier associé aux couleurs de la maison Hermès. J’en ai rêvé depuis longtemps… Romain Duguet n’est pas un grand habitué des concours les plus étoilés. C’est ma jument qui me permet de réaliser ce rêve, elle peut être très compétitive dans ses meilleurs jours et ça lui arrive de plus en plus souvent… Quorida de Treho, une Selle Français de 11 ans, fille de Kannan a été 3ème du Criterium des 7 ans à Fontainebleau sous la selle de Guillaume Batillat. Elle est arrivée dans mes écuries comme un cadeau de Noël, à l’âge de 7 ans et nous n’avons pas cessé de progresser ensemble depuis. Elle appartient à ma femme, je garde donc de l’espoir pour l’avenir. Romain a gardé les bons souvenirs de son apprentissage dans les écuries françaises, normandes en particulier, mais remercie surtout la Suisse où il réside depuis l’âge de 20 ans et les Suisses : Steve Guerdat et Thomas Fuchs qui l’ont aidé à intégrer l’équipe nationale suisse.

La victoire du cavalier franco-suisse est une surprise pour tous, mais la deuxième place du podium soulève un étonnement encore plus général. C’est Amy Graham, l’Australienne quasi-inconnue en France (mais très connue en Normandie), qui décroche l’invitation au concours grâce à un ami, qui s’impose devant les plus grands noms équestres de la planète avec un double sans-faute en 40.31 secondes – elle a même été déséquilibrée à la réception de l’obstacle no 9 mais a continué et le cheval « a tout donné ». Là encore, c’est l’histoire d’une grande complicité qui prouve que la notion de couple et de confiance est primordiale dans les épreuves d’une telle difficulté. J’ai acheté Bella Baloubet à l’âge de 6 ans – il en a 14 aujourd’hui, raconte la cavalière. Je l’ai fait venir en Australie et après je me suis rendue compte qu’il me serait plus facile d’évoluer en Europe. Je suis donc venue m’installer en France, en Normandie. Bella, un fils de Baloubet du Rouet a été assez difficile à monter et j’ai décidé de le castrer à l’âge de 9 ans. Il est maintenant très fiable et me fait confiance mais c’est mon seul cheval du Grand Prix. C’est donc difficile de faire partie du circuit. Cette performance de la jeune cavalière et de son complice gris est vraiment unique car le cheval a participé aux 3 jours d’épreuves, a gagné l’épreuve Saut Hermès (en couples) samedi soir bien fatigante en deux manches et a réussi à faire un très gros parcours suivi d’un barrage aujourd’hui. Julien Epaillard, son complice du samedi soir, qui a fait le même pari de reprendre le même cheval (Cristallo ALM) dans le Grand Prix a fait un score très lourd – aucun autre cheval engagé dans ces 2 épreuves n’a d’ailleurs enregistré de sans-faute dans le premier tour du GP.


A la troisième place on retrouve Steve Guerdat, le Champion Olympique, très content de son jeune cheval de 9 ans – Corbinian, encore un fils de Cornet Obolensky qui a bouclé les deux tours sans toucher une barre en 40.52 seconde. « Je l’ai acheté il y a un an, raconte le champion Suisse, il sautait très bien, mais avait une réputation de caractère difficile. C’est notre troisième Grand Prix ensemble et je ne voulais pas prendre tous les risques pour aller au plus vite au barrage. Je crois en lui et j’espère en faire mon cheval de tête.

Philippe Rozier sur Rahotep de Toscane (Quidam de Revel), le premier et le seul Français à accéder au barrage termine 6ème avec 4 points en 40.42 seconde. « Mon cheval a bien sauté et il prouve depuis quelque temps déjà qu’il est fiable et capable de belles performances. Bien sûr, j’ai l’espoir d’intégrer l’équipe de France, ajoute le cavalier. Rahotep est un cheval très attachant, qui ne fait pas trop d’effort en se réchauffant, mais se donne à fond sur la piste avec une grande intelligence de la barre – nous aussi on aimerait le voir dans l’équipe de France.

A la quatrième place on trouve le Belge Grégory Whatelet avec Oh d’Eole (Kannan), l’ex – jument de Michel Robert et de Kevin Staut. Grégory a été assez malchanceux ce week-end à Paris et cette quatrième place avec 4 points en 39.42 est pour lui une belle finale.

Marcus Ehning se place cinquième – et c’était une grande déception pour le public parisien et pour Ehning lui-même qui a préservé son imposant Cornado NRW en vue de cette épreuve, gagnée avec un grand panache l’année dernière. Une barre qui tombe au barrage et le temps de 39.70 – voilà c’est la loi du sport et c’est également sa beauté.

Le Grand Prix Hermès 2015 a été fascinant et déroutant. Le parcours dessiné par le chef de piste Allemand Frank Rothenberger a placé 12 obstacles et 15 efforts à la hauteur maximale – 160 – avec les oxers très larges et les couleurs des barres très claires, un triple composé d‘un vertical et de deux oxers ce qui, ajouté à la puissante luminosité du lieu et le parcours tout en courbes, a donné la difficulté optimale. Photo: la hauteur d’obstacle à côté de Maikel Van Der Vleuten

Face à cette difficulté presque tous les cavaliers marchant la piste pendant la reconnaissance ont gardé un visage très fermé et concentré. Ensuite on a vu les plus grands champions pénalisés les uns après les autres par une barre ou plus, par terre – certains ont préféré même jeter l’éponge comme Daniel Deusser, Michal Whitaker, Jessica Springsteen ou Bosty avec un Nippon qui a décidé de ne plus jouer le jeu. Denys Lynch a même vu son cheval amorcer une entrée dans le couloir pour retourner aux écuries !

Parmi les Français, Kevin Staut avec Rêveur de Hurtebise HDC, (photo) Pénélope Leprevost sur Ratina d’la Rousserie et Timothée Anciaume avec Olympique Libellule ont aligné une faute (pour Kevin c’était le dernier obstacle, une malédiction !), mais tous ont fait de très beaux parcours, agréables à voir et maîtrisés. Pour Simon Delestre et Jérôme Hurel c’était plus compliqué, mais tout change tellement vite dans ce sport… Photos: Pénélope et Timothée


Les organisateurs ont remercié tous les cavaliers stars qui sont venus entre deux avions et deux championnats prestigieux pour le plus grand plaisir du public parisien, mais la fée du sport nous a permis ce dimanche de découvrir deux nouveaux champions inconnus du grand public. Cela prouve au passage que la tendance à inviter toujours les mêmes cavaliers de la liste Longine dans les plus grands concours mériterait un peu de flexibilité et d’ouverture…. Photo: la famille du concours après la remise des prix et la remise des prix sous la belle verrière ensoleillée


LA NORMANDIE GAGNE A PARIS

Tous ont essayé, eux ils ont gagné : un couple bien normand, tiré au sort par le hasard qui sait si bien faire les choses… Amy Graham, Australienne installée en Normandie depuis plus d’un an et Julien Epaillard, un Normand pure souche à qui le Saut Hermès, visiblement, réussi très bien. Photo: Amy et Julien « en présentation » avant le début d’épreuve

C’était l’épreuve Saut Hermès disputée en couples mixtes tirés au sort et composés des cavaliers qualifiés le vendredi. Dotée à 100 000 euros, c’est l’une des épreuves les plus importantes du week-end. Amy Graham avec son vieux complice, Bella Baloubet (Baloubet du Rouet) et Julien Epaillard avec Cristallo ALM (Casall) ont réussi les deux sans-fautes en 76.12 secondes. Selon Amy ils ont mis au point une stratégie avec Julien pour le deuxième tour, en essayant d’enlever une foulée entre 2ème et 3ème obstacle. Voilà un avantage de partir en équipe régionale… « Je suis si heureuse, a déclaré Amy, je connais mon cheval par cœur et il a été extraordinaire. Il adore les compétitions indoors, il aime avoir du monde autour de lui. Il est vraiment comme une star du cinéma… On a fait aussi une étape de Coupe de Nations à Barcelone et il s’est très bien comporté également. C’est un plaisir unique de pouvoir monter au Saut Hermès à Paris, j’ai vraiment de la chance d’avoir été invitée et de monter en couple avec Julien. »

Julien est ravi de comportement de son cheval qu’il a mis également pour le Grand Prix du dimanche. « Quoi qu’il arrive, gagner aujourd’hui c’est déjà quelque chose de formidable. » Photo: Julien 1er Tour

La deuxième place a été partagée par l’équipe composée de la Portugaise Luciana Diniz, comme d’habitude très souriante et féminine, en accord parfait avec son complice Winningmood (Darco) et de Ludger Beerbaum montant Colestus, un jeune étalon de 9 ans, fils de Cornet Obolensky. Le couple a affiché le double sans-faute en 76.62 secondes. Photos; Luciana et Ludger


A la troisième place du podium on retrouve la discrète Katharina Offel pour l’Ukraine avec son fidèle Charlie, un autre fils de Cornet en couple avec le Colombien Daniel Bluman sur Conconcreto Believe (Ukato), une jeune jument de 9 ans, très talentueuse et encore très émotive. Bluman a signé le meilleur temps de la première manche : 55.80, mais il l’a payé d’une faute. C’est un couple à suivre, promis à un bel avenir. Katharina et Daniel ont terminé en 77.83 secondes. Photos: Katharina et Daniel


Pénélope Leprevost en couple avec Michael Whitaker a fait les deux tours étonnants avec sa jeune Sultane des Ibis, fille de Quidam de Revel, qui semble à chaque foulée mettre en doute les indications de sa cavalière mais qui saute finalement d’une manière incroyable et généreuse. Michael Whitaker a décidé de mettre dans le grand bain un nouveau cheval qu’on vient à peine de lui confier – Quelbora Merze (Tarzan de Beaulieu), un hongre SF de 11 ans qui a été monté jusqu’à présent au plus haut niveau national par Jean-Michel Martinot. Après un premier tour un peu compliqué sur la piste impressionnante et avec des hauteurs à 1,60, le cheval a fini un tour sans faute. Un bon début d’une future complicité… Photo: Pénélope et Sultane des Ibis

Le parcours dessiné par l’Allemand Frank Rothenberger a joué sur les courbes, la hauteur imposante des obstacles et un triple difficile avec un grand oxer au milieu, qui a bien joué son rôle de juge de paix.
MAIKEL, DENIS, ABDELKEBIR ET BOSTY

Plus tôt dans la journée nous avons vécu le Prix GL Events – une belle course contre la montre qui à la hauteur de 1,45-1,50m qui rencontre toujours les faveurs du public. La première dizaine des partants a quitté la piste avec une faute. C’est Denys Lynch, très déterminé avec Abbervail van het Dingeshof (Nonstop) un cheval de 15 ans puissant et souple, qui a pris la tête de classement en 53.58 pour y rester un bon moment -photo

Le Marocain Abdelkebir Ouaddar avec son Quickly de Kreisker (Diamant de Semilly) a mis le turbo comme d’habitude, le cheval a répondu présent à toutes les sollicitations mais il a terminé son tour en 53.95, ce qui lui a donné la troisième place du podium – photo.

La victoire est tombée quelques minutes plus tard dans les mains de jeune Hollandais Maikel Van Der Vleuten et de sa jument de 11 ans Eureka, fille de Chin Chin et petite fille de Quidam de Revel.

Denys Lynch a été très déçu, mais c’est la dure loi du sport… Roger Yves Bost sur la selle d’une jeune jument de 9 ans, Sydney Une Prince (Baloubet du Rouet) s’est placé quatrième et Julien Epaillard avec Pigmalion du Rozel (Le Tot de Semilly), sixième. Photo: Bosty, détendu avant la remise des prix

Le parcours a été dessiné avec des virages et les demi-tours assez osés et les possibilités d’options qui poussent à la faute. Luciana Dinitz, dans la concentration et la vitesse a même sauté un mauvais vertical car ils étaient côte à côte !
TALENTS HERMES JOUR DEUX
L’Irlande, les Pays Bas, l’Allemagne et la Belgique aux commandes – Edward Levy avec Starlette de la Roque (Jumpy des Fontaines) occupant seulement la septième place. On dit toujours que la France ne prépare pas assez bien la relève des cavaliers du CSO, mais on espère que ce résultat ne reflète pas l’avenir des sports équestres français. Michael Duffy sur Cortina 200 (Contender) gagne l’épreuve, Hendrik-Jan Schuttert avec Balboa HS (Tygo) se place deuxième et Vanessa Borgmann avec Com To Win 51 (Cornet Obolensky) accède à la troisième marche du podium.
Tous les résultats et vidéo sur http://www.sauthermes.com/fr/
DANS LA FAMILLE DELAVEAU JE DEMANDE SABRINE…

En absence remarquée de Patrice Delaveau c’est sa femme que l’on retrouve au stand de la librairie à l’intérieur du Grand Palais. Sabrine y présente un livre « Jours de conquête » qui raconte l’année qui a fait des cavaliers français une équipe et les coulisses des JEM en Normandie. Un livre passionnant qui permet de découvrir les hommes et les femmes qui se cachent derrière les sportifs qu’on admire et qui permet de comprendre quel est le prix à payer pour être champion.
LE SPECTACLE
Les organisateurs du Saut Hermès ont eu la bonne idée d’inviter la famille Alexis Grüss qui a présenté de magnifiques numéros équestres en rappelant que la tradition du spectacle de cirque et la tradition de l’art équestre peuvent produire des tableaux d’une beauté et d’une audace époustouflants.


SAUT HERMES ET SA VERRIERE SOUS LE SOLEIL. EXACTEMENT

De plus en plus de CSO prestigieux de 5* se déroulent en France, en Europe et dans le monde, mais aucun ne ressemble à Saut Hermès à Paris. Ici, l’atmosphère du lieu, cette verrière construite à l’honneur de l’Exposition Universelle de 1901 et qui a abrité les concours équestres jusqu’à 1958, Paris et les Champs Elysées ont quelque chose d’exclusif. Il s’agit d’un événement unique et presque irréel quand le soleil inonde la piste et les tribunes. Nous vivons alors un rêve éveillé – magnifique et magnifié par l’exposition de la beauté du cheval en mouvement et de la beauté des objets issus des ateliers de la Maison Hermès.
BERTRAM ALLEN TAPE DU PIED

Pour la première journée d’ouverture de la compétition – l’accès est alors offert gratuitement aux licenciés – on entre tout de suite dans le vif du sujet. Ils sont tous là, les plus grands cavaliers de la planète, certains viennent juste de quitter le sable de l’étape de Global Champions Tour à Miami et s’apprêtent pout partir pour Las Vegas et la finale de la Coupe du Monde qui démarre le 15 avril. Mais impossible de rater Paris ! C’est le Prix Hermès Sellier – une Vitesse à 1,50 qui ouvre le Grand Bal. Parti en 4ème position, le très jeune Irlandais Bertram Allen avec Romanov, un étalon âgé de 17 ans, pas très grand et parfaitement souple et bondissant, idéal pour effectuer des virages serrés, a imposé un temps qui va se révéler imbattable : 50.95 secondes. (photo du haut). Un temps de référence qui a poussé à la faute ceux qui voulaient rattraper le jeune Irlandais – comme Grégory Whatelet, Daniel Deusser, Laura Kraut, Scott Brash ou encore Jérôme Hurel ou Pénélope Leprevost – Sultane des Ibis, la jument de Pénélope a été d’ailleurs très chargée d’énergie et d’émotion, une vraie bombe difficile à contrôler… Les cavaliers plus raisonnables ont décidé d’aller vite sans essayer de battre Bertram – ainsi Julien Epaillard avec Cristallo ALM (Casall) s’est placé 5ème (photo dessous)

L’Allemand Christian Ahlmann avec son infaillible Aragon Z (Askari) est 6ème, l’Américaine Jessica Springsteen sur Davendy (Kashmir van Schuttershof ) 7ème, Kevin Staut avec Ayade de Septon (Wandor van de Mispelaere), qui a fait un très bon tour sans pousser la jeune jument dans le rouge, est 8ème . Photo dessous

et Philippe Rozier sur Unpulsion de la Hart (Kashmir van Schuttershof), un étalon très puissant mais qui semble s’entendre déjà très bien avec son cavalier, est 9ème. Photo dessous

Le public attendait avec impatience l’arrivée du vainqueur de l’année dernière – Marcus Ehning avec son magnifique étalon Conrado NRW, fils de Cornet Obolensky. Le couple a sauté d’une très belle manière, les commandes de Marcus et le tracé ont été irréprochables mais Conrado n’est pas un cheval de vitesse, on ne peut pas le surprendre en lui enlevant les foulées et il saute toujours avec une très grande générosité, donc trop haut. Marcus s’est donc retrouvé à la 10ème place derrière Philippe Rozier. Photo dessous

Une belle surprise est venue d’Amy Graham, la cavalière Australienne installée en Normandie qui a débuté à cette hauteur et à ce niveau de circuit avec son vieux complice Bella Baloubet, fils de Baloubet du Rouet: un tour sans fautes en 56.52 ce qui l’avait classé 11ème juste derrière Marcus. Photo dessous

Après la surprise imposée dès le début par un très jeune cavalier, un autre rebondissement est venu vers la fin avec un cavalier de Sa Majesté, Michael Whitaker, 55 ans avec Amai (DarkBay), un hongre de 15 ans, qu’il connait également par cœur. Michael, l’intrépide, a tenté toutes les options et a terminé en 51.25 secondes en assurant au public, ravi, un très beau spectacle. Le cavalier a été visiblement heureux de ce résultat – d’autant plus que son cheval arrive de Miami où il n’a pas été très concentré. Ce podium est donc une belle récompense pour les deux. Photo desous

A la troisième place on trouve le Belge Constant Van Paesschen sur Ralphy Utopia de Ransbeck, lui aussi arrivant de Miami. Le Colombien Daniel Bluman avec Conconcreto Believe a aussi joué le jeu et est arrivé 4ème en 51.72. Photos: Constant Van Paesschen et Daniel Bluman


Coup de chapeau à ces chevaux comme Amai ou Nippon d’Elle (Scheriff d’Elle) de Roger-Yves Bost qui viennent à peine de rentrer de la piste en plein soleil de Miami Beach et qui se retrouvent directement sous la verrière du Grand Palais. Bosty et Nippon ont pris une belle 4ème place et plus de 50 000 de gains à Miami, le cavalier semble donc assez détendu cette semaine à Paris. Photo: Bosty

BERTRAM BIEN DANS SA TETE
« Mes deux chevaux ont vraiment bien sauté aujourd’hui. Ma 2e place en début de journée sur Quiet Easy 4 et la victoire dans le Prix Hermès Sellier de ce soir avec Romanov me laisse penser que cela peut être un bon week-end. Le concours et le cadre sont vraiment exceptionnels. Romanov (en copropriété avec le cavalier Billy Twomey), a été vraiment super et monte en puissance. Je ne voulais pas l’emmener à la Finale Coupe du Monde à Las Vegas car cela m’aurait empêché d’être compétitif en Europe. J’ai donc pris la décision de laisser Molly Malone V partir aux USA et de garder Romanov en Europe. Cela reste une année incroyable pour moi, j’étais 70e mondial l’an passé et j’espère être sélectionné pour les Championnats d’Europe cet été. Ensuite, on devra aussi se qualifier pour les JO de Rio, mais je me sens vraiment bien dans ma tête et je ne suis pas sous pression. Aux côtés des autres cavaliers plus vieux que moi, je reste l’un d’entre eux. Ils m’aident comme Billy (Twomey), ou Marcus (Ehning) avec qui je travaille de temps en temps. »

ET LA NORMANDIE ALORS ?
La Normandie est très bien représenté au concours cette année – Julien Epaillard, très en forme ce vendredi, Kevin Staut qui forme un très beau couple avec Ayade de Septon HDC, qui semble bien partie pour remplacer Silvana HDC. Pénélope Leprevost place les espoirs du concours parisien sur Ratina de la Rousserie, une jeune jument SF de 10 ans, fille de Quaprice Boimargot Timothée Anciaume a fait également un très beau tour sur Olympique Libellule, son étalon SF fils de Jarnac de 13 ans. Le cavalier n’a pas cherché à bousculer l’étalon pour aller au plus vite mais a démontré une belle qualité de sauts et une concentration irréprochable. Photo: Timothée

LES TALENTS HERMES – PLACE AUX DAMES
C’est une belle initiative des organisateurs du Saut Hermès qui consiste à saluer la jeune génération qui peine souvent à trouver de la place sur les pistes les plus prestigieuses. Vingt cavaliers de moins de 25 ans se retrouvent dans cette sélection, dont la majorité de femmes. Pour le Prix Talents Hermès avec les obstacles à 1,40m le trio de tête est composé de Victoria Gulliksen sur Viego les Hauts (Ogano Sitte) pour la Norvège, Jonna Ekberg avec Equita van´t Zorgvliet (Cassini) pour la Suède deuxième et de l’Allemande Vanessa Borgmann sur Come To Win 51 (Cornet Obolensky) – troisième. La Française Margaux Rocuet sur Levin 5 (Lewinski) est 9ème, suivie par Edward Levy avec Starlette de la Roque (Jumpy des Fontaines). Chaque jour une nouvelle épreuve fait affronter les talents Hermès – la revanche est donc à prendre.
L’IMAGE DU JOUR
En attendant la remise des prix Romanov, le cheval de Bertram Allen, semble dormir les yeux ouverts sous sa chemise du gagnant. La preuve que les grands champions sont capables de s’isoler et de récupérer dans les situations les plus exotiques. Pour le « réveiller » le jeune champion demande d’agiter les sacs – incroyable alors qu’il y a quelques minutes le cheval bondissait à toute vitesse sur la piste !
Tous les résultats; http://www.sauthermes.com/fr/les-epreuves/